Fernando – « Je ne peux pas dire pour l’instant que je serai girondin la saison prochaine »
Bonjour Fernando. Merci de nous accorder du temps pour répondre à nos questions ! Tout d’abord, comment se passe ta saison en Arabie Saoudite avec le club d’Al-Shabab Ryiad ?
Bonjour ! Cette année, la saison a été compliquée. Au début, on a eu le départ de notre entraîneur qui était au club depuis deux saisons, Michel Preud’homme. Ensuite, il y a eu la rumeur du départ de notre président, qui est finalement resté…
Tout ça a quelque peu perturbé le vestiaire mais on a quand même fini quatrième du championnat. On a la demi-finale de la coupe du roi à jouer (Al-Shabab a gagné la Coupe au moment où l’interview est publiée, NDLR) et on est qualifié pour le prochain tour de la Champion’s League d’Asie.
Comment juges-tu le niveau du championnat d’Arabie Saoudite par rapport à la Ligue 1 par exemple ? Quelles sont les différences dans le jeu ?
Le championnat saoudien est le plus fort en comparaison avec le championnat du Qatar ou celui des Emirats Arabes. C’est un championnat plus technique que ses voisins. Les grandes différences par rapport au championnat de France ? Je dirais que c’est le fait qu’en France il y a beaucoup de préoccupations défensives, alors qu’ici on joue pour marquer. En France il y a beaucoup d’agressivité. Ici le moindre contact c’est faute ! Je pense que les grandes différences sont là, jeu défensif et l’agressivité.
Tu es arrivé à Al-Shabab en 2011. Quel bilan fais-tu de tes trois années dans ce club et dan ce pays ?
C’est une bonne expérience de vie, quelque chose qu’on ne voit pas ailleurs. Il faut y vivre pour essayer de comprendre une culture et une histoire intéressante. D’un point de vue sportif, c’est un titre de champion d’Arabie Saoudite (et une Coupe des Champions, NDLR) pour un club qui est considéré comme le cinquième club du pays.
Tu es en fin de contrat en juin. As-tu déjà des contacts avec d’autres clubs pour continuer ta carrière ?
Avoir des contacts est une chose normale lorsqu’on est en fin de contrat comme moi. La seule chose qui est certaine, c’est que je ne resterai pas en Arabie Saoudite. J’ai des contacts, en Europe, au Brésil, aux Emirats et au Qatar.
Les supporters bordelais adoreraient te voir revenir aux Girondins mais beaucoup se posent des questions sur ton niveau de forme après trois ans en Arabie Saoudite. Peux-tu les rassurer ?
J’ai eu la chance d’avoir un entraîneur européen durant quasiment la totalité de mes trois années de contrat donc le travail fait ici a été d’un bon niveau dans tous les domaines.
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? Et le pire souvenir ?
J’ai deux meilleurs souvenirs : ma toute première convocation en équipe nationale brésilienne et le titre de Champion de France avec les Girondins en 2009. Le pire souvenir ? Le penalty loupé lorsque qu’on avait joué la qualification pour la demi-finale de la Copa America en 2007 contre l’Uruguay.
Quand tu auras mis un terme à ta carrière (le plus tard possible !), as-tu déjà une idée de ce que tu feras ? Envisages-tu une carrière comme entraîneur par exemple ?
La carrière d’entraîneur c’est quelque chose qui me tente, mais je sais qu’il me faudra une préparation approfondie pour cerner tous les aspects du métier.
As-tu gardé des contacts avec des joueurs des Girondins (qui sont encore au club ou qui sont partis) ? Si oui, lesquels ?
Je suis toujours en contact avec les Girondins. Par exemple, j’ai gardé contact avec le Président Triaud, le docteur Dubeau ou Patrick Lesgoirres (intendant de l’équipe professionnelle, NDLR). J’ai des contacts avec la plupart des joueurs comme Jussiê, Greg Sertic, Lamine Sané et mon ami Jaroslav Plasil actuellement à Catane. J’en profite pour leur passer un bonjour ainsi qu’aux kinés qui sont vraiment des gens adorables.
Suis-tu les résultats des Girondins ?
Bien sûr ! Les Girondins sont et seront toujours et à jamais dans mon cœur.
Que penses-tu de l’évolution de joueurs comme Sertic ou Traoré (qui jouent dans ta zone) ?
Greg, c’est un joueur extraordinaire, fort techniquement qui anticipe les actions. Il possède une très belle qualité de passe et je vois qu’il a aussi progressé physiquement. On voit bien qu’il aime le maillot qu’il porte. C’est un joueur très important pour les Girondins.
Abdou a toujours eu cette qualité de dribble, capable d’éliminer un adversaire, de vite faire la différence. Il a ajouté une vraie discipline tactique et une agressivité importante. Lui aussi fera plaisir aux supporters girondins.
Ton pronostic pour la Coupe du Monde : le Brésil remportera le trophée selon toi ? Et la France ?
Très difficile de faire un pronostic avec l’Espagne, la France, l’Italie, l’Allemagne, le Brésil ou l’Argentine. Il y a toujours une surprise, une équipe inattendue qui arrive à embêter les grands.
J’espère que le Brésil sera champion, après les scandales qu’on a vu de la part des responsables de l’organisation de la Coupe du Monde, surtout par rapport la construction des nouveaux stades et leur coût astronomique. Il faut au moins que la Coupe du Monde revienne au Brésil pour procurer un peu de joie à ce pays.
La France aura beaucoup besoin de joueurs comme Benzema et Ribéry mais je pense que si Franck continue à penser qu’il est de la même classe que Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo, il sera perdu comme il l’a été contre le Real, et la France en subira aussi les conséquences. J’espère de tout cœur que la France fera un très bon Mondial.
Quel message souhaites-tu faire passer aux supporters des Girondins ? Par exemple : « Je serai un joueur des Girondins la saison prochaine »
J’aimerais bien leur dire ça mais je ne peux pas pour l’instant. Je n’ai pas abordé le sujet avec le Président. Il vaut donc mieux attendre la fin de saison et voir les projets pour l’année prochaine. J’aimerais aussi leur passer un grand bonjour et un grand merci pour leur soutien pendant le temps qu’on a passé ensemble et durant lequel on a vécu de grands moments de joie.
Tu as dit qu’il fallait voir les projets pour l’année prochaine. Les Girondins ne disputeront pas de Coupe d’Europe et les difficultés financières sont toujours là. Quel est le projet qui pourrait te motiver pour revenir aux Girondins de Bordeaux?
Je dirais un projet qui repose juste sur une équipe capable de jouer les 5 premières places de Ligue 1 avec un mélange de jeunesse et expérience. Il faut aussi un entraîneur capable de faire jouer l’équipe, qui soit proche des joueurs et avec le même langage vis-à-vis de tous. Ce n’est pas grand-chose mais c’est le minimum pour la vie du vestiaire.
Merci pour tout Fernando !
Merci à vous et allez Bordeaux !
Nous remercions Fernando Menegazzo pour sa gentillesse et sa disponibilité.