Coach Ramé, fait pour durer ?
Des propos, tenus dimanche soir par Ulrich Ramé à l’issue du match nul (0/0) à Marseille qui assure plus ou moins à coup sûr le maintien en Ligue 1 aux Girondins, déjà assez différents de ceux prononcés il y a 3 semaines… Quand il déclarait alors : « Je ne me fais pas d’illusions pour la suite, je sais que je suis là pour huit matches avec un seul objectif, maintenir vite les Girondins en Ligue 1. Ensuite, on verra. A l’heure actuelle, je n’ai pas d’attente particulière par rapport à tout ça, je sais que j’ai une mission sur sept/huit matches, point barre ».
Bref, le « constat », purement factuel, est que l’ex gardien de but aux plus de 500 matches avec les Marine et Blanc a déjà rempli sa mission et que, mine de rien, vu le contexte, cela n’était pas gagné qu’il y parvienne si vite. Surtout en faisant un point fort de ce qui était jusque là le domaine le plus faible : l’organisation défensive. Elles semblent déjà loin les « erreurs individuelles » sans cesse dénoncées par Willy Sagnol sur ses dernières semaines, montrant que le problème était surtout tactique et collectif, indépendamment des absences pour blessures, que Ramé déplore de la même manière que son prédécesseur.
Mais la question principale, c’est surtout : « Et maintenant ? »…
Le style, rigoureux et défensif, ainsi que des choix de joueurs travailleurs et les tactiques prudentes adoptées jusque là n’ont, en effet, réellement charmé… personne. Et si c’est là la seule identité de coach d’Ulrich Ramé et du trio qu’il forme avec son ex coéquipier Chalmé et l’éducateur Espanol – de loin le plus expérimenté des trois, même si le moins connu –, le maintien de ce staff a de quoi faire peur, bien qu’il présente quand même le mérite, à la base, d’être complémentaire et déjà intégré au club (à l’inverse du précédent).
Il serait tout de même hâtif, vu tout le contexte présenté en préambule, de réduire, déjà, la vision et le travail de Ramé et de ses adjoints à du simple « bétonnage » bête et méchant en les emprisonnant dans une case d’entraîneurs frileux et minimalistes sans avoir pris un minimum le temps de les voir à l’œuvre. Et si certains médias généralistes, suivant Bordeaux de loin, comme toutes les autres équipes sauf les plus… médiatiques, justement, font ce raccourci, ce n’est quand même pas nous qui allons commettre cette erreur avec notre propre club ! Ne serait-ce que par principe et par respect pour les plus de 10 ans de bons et loyaux services rendus par Mr Ramé à nos couleurs. Cela ne doit, bien sûr, pas nous empêcher, si l’austérité footballistique des premières sorties demeure identique contre Angers, Troyes et Lorient, d’être critiques et de manifester contre Ramé entraîneur. Mais dire cela, c’est l’évidence même pour un public qu’on sait exigeant, et qui acceptera mal, dans son ensemble, un « deuxième Ricardo ». A moins que les résultats et l’avenir montrent que cela n’avait fait que poser les bases de quelque chose de plus grand. C’est tout le mal que l’on souhaite à Ulrich Ramé et à son staff. Avouez que l’histoire serait belle…
Mais nous n’en sommes pas vraiment là, (très) loin s’en faut. Et la vérité de l’instant c’est que Ramé a su remplir sa mission rapidement, sans convaincre au-delà du Haillan. Il s’est désormais offert 5 matches pour se révéler dans un contexte moins crispé, où la manière sera un peu plus attendue que les résultats. C’est à la fois peu, en soi, et déjà beaucoup pour celui qui, il y a seulement un mois, n’était vu que comme un sauveur de meubles éphémère. Un peu comme lors de ses débuts dans les cages bordelaises, lui le jeune venu d’Angers et lancé uniquement après les déboires de Stanley Menzo, qui a su saisir sa chance avant d’écrire la légende que l’on sait.