Les projets d’Obraniak après sa carrière de joueur

Suite et fin des confessions de Ludovic Obraniak sur sa carrière pour le site de France Football. Après son choix financier (très assumé) d’aller jouer en Israël ou encore son faux malaise cardiaque en Turquie il y a quelques mois, l’ancien N°4 des Girondins de Bordeaux raconte sa vie dans le nouveau pays qu’il fréquente et son rêve, parmi d’autres, de diriger un club après la fin de sa période comme joueur.

« Je m’entraîne sur Haïfa et je viens de trouver mon appartement sur Tel-Aviv. J’attends que ma famille soit là pour commencer à bouger puisqu’il y a énormément de lieux à visiter. Il y aura de quoi faire pendant les jours libres. En tout cas, c’est la première fois que je mets les pieds en Israël. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. En Europe, à part la vision du conflit israélo-palestinien, on n’entend pas grand-chose d’Israël. Et depuis mon arrivée, la surprise est totale et elle est vraiment en décalage avec l’idée que j’en avais avant de venir.

On s’attend à un pays en guerre, à partir un peu à l’aventure. Finalement, cette image-là est très véhiculée par les médias. Ce qui est sûr, c’est que je ne ressens pas du tout le conflit qui se déroule dans le pays. Je dirais même que le sentiment d’insécurité est plus élevé quand on est en Europe plutôt qu’ici. Tu oublies complètement qu’il peut y avoir un conflit. C’est bien loin, pour l’instant, de ce à quoi je m’attendais. La qualité de vie est incroyable. Côté paysage, il y a tout ! La montagne, la mer, le désert. Depuis que je suis arrivé, il fait entre 30 et 35 degrés. Tel-Aviv est une ville ultra moderne qui peut être l’équivalent d’une grande ville européenne ou américaine comme Paris ou Miami.

Sportivement, ça va mieux. L’équipe a pris un mauvais départ (NDLR : six matches, cinq points, 14ème et dernier de la division) mais rien n’est rédhibitoire. On a joué de malchance sur plusieurs rencontres. La Ligue est assez serrée, tous les matches se jouent à pas grand-chose. Par exemple, on a perdu le derby contre le Maccabi Tel-Aviv il y a deux semaines (NDLR : 0-2, avec deux buts dans les dix dernières minutes), ça ne tient à rien. Le niveau est très proche. Le Maccabi Tel-Aviv est peut-être au-dessus, mais, sinon, le dernier peut gagner contre le second, le sixième peut battre le troisième… C’est assez homogène, tu peux être en danger à chaque match. C’est toujours une vraie bataille pour l’emporter. Et, franchement, il y a un très bon niveau. Une équipe comme Haïfa peut jouer le milieu de tableau en Ligue 1, et Tel-Aviv également.

Dans mon équipe, il y a quelques joueurs qui sont passés par le Championnat français comme Atar (ex-Reims), Shechter et Stojkovic (ex- FC Nantes). Il y a également Yossi Benayoun (ex-Liverpool, Chelsea entre autres) que je connaissais de nom forcément. Personne ne parle le Français bien sûr mais je ne suis pas dépaysé puisqu’ils communiquent en anglais. J’ai assez rapidement trouvé ma place au sein de ce groupe. Je pense ne pas être arrivé dans l’anonymat ici puisque les Israéliens sont de grands connaisseurs du foot. Ce sont des vrais passionnés. Pour l’instant, je n’ai pas joué un match avec moins de 25 000 personnes au stade. Ce sont des férus et des connaisseurs. Je n’ai pas débarqué non plus comme une star internationale, mais ils savaient ce que j’avais fait, ils connaissaient mon palmarès. Je n’étais pas inconnu au bataillon.

http://medias.lequipe.fr/img-photo-jpg/obraniak-ludovic/1500000000615850/149%3A260%2C2048%3A1050-1000-426-70/3469d.jpg

(…) La retraite, oui, j’y pense forcément. Mais avant, les États-Unis me taraudent depuis un moment. J’aimerais aller y jouer quelques années. Ma femme y a vécu plus de quinze ans. Elle en connait un petit rayon. J’y vais souvent pour les vacances et on apprécie particulièrement la vie là-bas. Une petite expérience de deux ans me plairait bien. Ensuite, pour la retraite, c’est un peu confus, je pense à beaucoup de choses. Mais c’est vrai que j’aimerai rester dans le milieu du foot.

Beaucoup ont envie de changer de vie parce qu’ils sont fatigués. Ce métier use et, lorsqu’on arrête, on a envie de penser à autre chose. C’est difficile de s’improviser restaurateur ou d’ouvrir un truc, surtout si tu n’as pas eu de formation. Moi, ma formation, c’est le football. Le meilleur moyen de continuer à gagner ma vie, c’est en restant dans le football. J’ai différentes envies. Au départ, je ne me sentais pas de devenir coach mais l’idée fait son chemin de plus en plus. J’aimerai beaucoup bosser à la télévision et à la radio. Pas pour commenter parce que je ne crois pas que je sois assez fun pour faire du direct, mais plutôt sur de l’analyse en plateau. Ça me plairait bien.Je pense également à devenir manager. En fait, j’aimerai vraiment bien connaître toutes les composantes du foot et voir ce qui se passe derrière le rideau.

L’ambition, le rêve ultime est d’acheter un club et de le gérer. Ça serait le kiff. En France évidemment. Vous savez d’où je viens… J’ai une forte appartenance aux Grenats (NDLR : FC Metz). Mais il faut avoir les moyens bien sûr (il rigole). Le but, c’est de me composer une petite palette de ce qui peut se faire, en passant des formations pour acquérir des connaissances dans chaque partie qui compose un club : le marketing, le management, le terrain. Avoir une vision globale pour essayer de me trouver un poste adéquat. »