Une arrivée électrique à Bordeaux pour les Girondins
Comme annoncé, les Ultras avaient donné rendez-vous aux supporters girondins à l’aéroport de Mérignac pour accueillir les joueurs à la descente de leur avion qui les ramenait d’Ajaccio après la défaite. Une centaine de supporters s’est massée derrière la banderole de sécurité déployée par la police dans le Hall A de l’aéroport.
Accueilli par une grosse bronca et sous les quolibets, le Président Triaud a échangé quelques mots avec les responsables des Ultramarines avant que les joueurs ne sortent à leur tour, au bout de longues minutes.
L’entraîneur Willy Sagnol, sorti après son Président, a été sifflé par les supporters. « L’état de grâce » est bel et bien terminé pour l’ancien Munichois (pour ceux qui en doutaient encore). Il a quitté précipitamment le hall de l’aéroport, blême après un très bref échange avec les responsables des ultras.
Suivi par le reste du groupe et le reste du staff (Matrisciano, Guillou, Guichard, Bedouet et Mantaux), Lamine Sané a ensuite fait face aux supporters présents, le tout dans une atmosphère particulièrement tendue. En effet, les supporters manifestent durement leur colère (« indignes du maillot », « pas de cou….. », « aucun amour propre »), alors que les responsables ultras tentent tant bien que mal de calmer les plus vindicatifs parmi la foule présente.
Laurent Perpigna évoque, dans sa prise de parole, le « ras-le-bol des supporters face à la situation actuelle du club ». Le responsable des Ultramarines appelle les joueurs « à se révolter » et à « sauver l’institution FCGB ». Un autre leader ultra, rappelant que le Virage Sud a toujours été derrière l’équipe ces dernières semaines, annonce que des actions plus « radicales » seront de mise si la situation ne s’améliore pas rapidement.
Les Ultramarines reprochent aux joueurs de ne pas s’investir collectivement pour le club. « On sait que c’est chacun pour soi sur le terrain et en dehors » lance l’un des leaders. « Vous n’êtes pas une vraie équipe, vous ne vous comportez pas comme tel » lance un autre. S’en suit une discussion très musclée entre Lamine Sané et les supporters toujours très remontés. Le capitaine assure les supporters que le groupe était « conscient de la situation » et qu’il allait « tout faire pour s’en sortir ». Un supporter lance : « Ils sont où les leaders là ? Y’en n’a pas d’autres qui ont quelque chose à dire à part Sané ? »…
Fait assez rare pour être souligné, Jaroslav Plasil est alors sorti de sa réserve légendaire et a complètement craqué : « Tu crois qu’on en a rien foutre ou quoi ? Tu crois que ça nous fait pas chier de jouer comme ça ? D’avoir des résultats comme ça ? Tu crois qu’on est content ? » a-t-il hurlé. Le milieu de terrain tchèque a aussi indiqué ne pas avoir apprécié les moqueries et les sifflets venant du parcage bordelais à Ajaccio lors de l’échauffement.
Seul joueur épargné par les critiques, Cédric Carrasso. Cité pour son exemplarité, le gardien bordelais n’a pas bronché, le visage marqué par les mots des supporters et face à l’ambiance très tendue qui régnait dans le hall de l’aéroport.
A noter, le comportement inadmissible de Jérôme Prior qui s’en est pris verbalement aux supporters présents en des termes orduriers et injurieux allant même jusqu’à menacer physiquement un supporter. Le deuxième gardien du club a eu énormément de mal à se contrôler avant que Carrasso et Franck Mantaux, son entraîneur, n’interviennent pour le calmer.
Thomas Touré est également au centre des critiques. Le joueur s’en est pris à une supportrice dans des termes également très injurieux (selon la version de plusieurs témoins), ce qu’il a démenti immédiatement via son compte Twitter par la suite.
Beaucoup de frustration donc pour les supporters, qui l’ont exprimée plus ou moins violemment face à des joueurs silencieux. Seuls Lamine Sané et Jaroslav Plasil ont fait face verbalement aux Ultras, le tout dans une ambiance électrique. Trop seuls face à des supporters reprochant aux joueurs leur manque d’implication ou leurs vies nocturnes en boîte de nuit.
Les joueurs ont ensuite rejoint leurs voitures, sous les sifflets, avant que le hall de l’aéroport ne retrouve son calme, vers 1h45 du matin.