Huard : « Pour une fois, après les paroles, il y a eu les actes »
« Pour Bordeaux, c’est plus facile de jouer les gros. Pas besoin de se forcer pour la motivation, on est obligé de montrer des choses, d’être solidaire, plus volontaire, plus engagé, de presser l’adversaire car on est chez soi. Ce n’est pas évident car on s’expose et que l’équipe n’est pas encore assez forte pour être en totale sécurité même quand elle attaque, mais si on prend les matches conte Paris, Lyon, Saint-Étienne ou Monaco c’est très intéressant. Mais pas contre les autres, comme d’habitude depuis plusieurs années. Peut-être car c’est toujours le même groupe, que les adversaires savent qu’on a du mal à faire le jeu et donc ils ne prennent pas l’initiative de le faire. On est encore souvent voué à tomber contre des murs adverses… Mais cela ne doit pas empêcher de contenir l’adversaire dans son camp en pressant, de passer par les côtés, de varier le jeu.
Pour en revenir au match de Monaco, le pied de Wahbi hazri a fait du bien, tout comme ce que me disait Nicolas Maurice-Belay en interview avant le match, que la défense monégasque était lente et qu’il y allait avoir des coups à jouer… On se doutait que Monaco allait faire le jeu donc c’était sûr qu’il allait y avoir des espaces. Sur le but égalisateur de Nico, c’est ce qu’il se passe. Mais c’est très important, malgré les espaces offerts, de mettre de l’enthousiasme, de l’envie… Ce qui a été bien montré dimanche, comme déjà jeudi à Sion.
(…) Cette réaction, ça montre qu’on va devoir attendre que les supporters viennent chahuter les joueurs, à l’aéroport, au Haillan, au stade, après chaque prestation négative… Plus sérieusement, je pense c’est une prise de conscience d’ensemble qui a eu lieu. Pour une fois, après les paroles, il y a eu les actes. L’abcès a été crevé en interne, il ne fallait pas que ça perdure. Les supporters ont aussi montré qu’ils n’étaient pas satisfaits. Tant qu’il n’y a pas de violence et de débordement, ça va. Mais c’est calme Bordeaux sur ce point. Moi, j’ai joué aussi à Marseille, et dans une période où ça allait bien, et même après un nul à l’extérieur, parfois, on se faisait chahuter. Il est vrai que Bordeaux a ce défaut-là, d’être une ville avec un club feutré, où il n’y a jamais de mot plus haut que l’autre, jamais d’éclats. Mais bon, c’est comme ça, c’est le confort local, régional, ça a toujours été. C’est quelque chose de bien pour faire de belles choses et pour avoir un peu de tranquillité pour travailler, mais c’est aussi quelque chose qui peut endormir, et là c’était un petit peu le cas. Des fois, ça ne fait pas de mal de remuer le cocotier et que les choses avancent et bougent. (…) On ne va pas se plaindre d’avoir pris des points contre un gros, mais il y a quand même un manque à gagner sur les 3 matches d’avant contre les derniers. Mais c’est du passé, l’important c’est de confirmer que ce qui a été fait contre Monaco peut durer sur les prochains matches. »