Gautreau : « Je ne serais pas surpris si Sagnol ne dure plus très longtemps »
« Sur l’absence d’identité de jeu des Girondins, Sagnol se retranche derrière les blessés et les absents en disant qu’il serait malhonnête de ne pas en tenir compte dans nos analyses. Mais on serait aussi malhonnête de ne pas dire que Sagnol n’a pas apporté à ses joueurs ce qu’on attendait de lui : la culture de l’effort, et, pourquoi pas, celle du pressing pour ce qui est du style de jeu. Alors qu’en gros, on n’a quasiment rien. En fait, Sagnol vogue avec son équipe, il est balancé au gré des flots et des résultats. Il change son équipe et ses joueurs même quand il a moins d’absents, il n’arrête pas, un peu comme Montanier (ex entraîneur de Rennes NDLR), de changer tout, à droite, à gauche, en défense, sans qu’on sache du tout ce qu’il veut faire. Je lisais une interview de lui où il redisait qu’il était un jeune entraîneur qui apprend… D’accord, mais ça fait quand même un moment qu’il est à Bordeaux désormais, avec un groupe qui évolue assez peu.
Quand on se penche sur son cas à lui, il a des circonstances atténuantes, à cause des blessés et car il pâtit du fait que la politique de son club n’est pas bonne, et on le dit assez souvent, mais ça n’empêche qu’on ne voit rien de ce qui avait été annoncé au départ, en termes de fond de jeu, d’idées, de coaching. Moi je suis très déçu. Et d’ailleurs, dans l’interview du ‘Parisien’ que j’ai citée, on a un Sagnol qui est là sans être là… Il commence à se demander s’il sera la bonne personne pour entraîner Bordeaux l’an prochain, puis, en gros, il laisse entendre que si on a des ambitions sans mettre les moyens en face ce n’est pas la peine. Je suis quand même sidéré par le passage de Sagnol à Bordeaux. Je ne serais pas surpris si ça ne dure plus très longtemps… (…) Avec ou sans les blessés, Sagnol a les moyens d’imposer un style de jeu à son équipe, or ce n’est pas le cas. Et moi, je ne serais pas étonné que Sagnol, un peu dépité par la politique sportive floue de Bordeaux, qu’on a encore vue au mercato d’hiver, s’en aille de lui-même. »
Carine Galli (lui répondant dans la foulée) : « Même dans son attitude sur le banc de touche, il y a un souci. La saison dernière, il était beaucoup plus expressif, il intervenait, replaçait ses joueurs, un peu comme Christophe Galtier (coach de Saint-Étienne NDLR) qui est une sorte de douzième homme. Cette saison, et particulièrement lors du dernier Bordeaux – Nantes en Coupe de France où j’étais au bord du terrain (pour Eurosport NDLR), je trouve qu’il n’a plus aucune réaction. Et ça m’a marqué. Est-ce que c’est de la colère intérieure, surtout vu le scénario du match en question ? Sans doute, mais j’ai été surprise par ça. Il donnait très peu de directives, tu le sentais un peu distant. Contre Nice, c’était pareil. Alors, évidemment, on n’est pas obligé de gesticuler et d’être très expressif, mais son changement d’attitude, de comportement, ça m’interpelle un peu. »