Succédant
à Marius Trésor sur les ondes de la radio
GOLD, la journaliste
Lawrence Leenhardt, correspondante à Bordeaux pour L’Equipe (notamment), a pu donner son opinion sur la fin de championnat des Girondins de Bordeaux. Une fin de saison à jouer, en partie, sans Jaroslav lasil (blessé au genou), avec
une importante série de matches à venir contre les « petits », et sans doute un groupe régressé.
«
Il y a du pour et du contre à n’avoir plus qu’une compétition à jouer. C’est un bienfait dans le sens physique et psychologique. Car depuis le début de la saison, le groupe bordelais a été énormément utilisé, sollicité. Plus de 40 matches, c’est quelque chose.
Il y a beaucoup de jeunes joueurs qui n’ont pas l’habitude d’enchainer autant de matches, et comme Bordeaux n’a jamais été dans la facilité, chaque match était dur à jouer, donc on n’a jamais pu en laisser souffler certains sur un match, surtout avec les blessés tout au long des compétitions. Donc, ça peut être intéressant de ce point de vue là. Par contre, l’inconvénient, au vu de l’effectif actuel et de la période, c’est qu’un rythme d’un match par semaine fait qu’il y aura beaucoup plus d’entrainements, de vie collective. Et
on sait bien que les joueurs n’aiment pas s’entrainer, c’est comme ça. Du coup, ça peut être vraiment long pour certains, ceux qui jouent moins. Car avec un match par semaine, il y a aussi un resserrement du groupe qui va se faire. Comme la plupart des entraineurs, même si cela a été perturbé par les absences, Willy Sagnol tourne avec un groupe de 15-16 joueurs et un 11 titulaire. D’ailleurs, à chaque fois que la question de la concurrence s’est posée, avec peu de matches à jouer,
Sagnol avait toujours prévu que certains allaient moins jouer. C’est ce qu’il souhaite de toute façon. Pour les autres donc, ceux qui jouent peu ou pas, le temps va être long, et comme ils ne sont pas tous copains, les semaines peuvent être longues.
(…) Le mois de mars va être celui où l’on verra si Bordeaux va prendre les points contre les mal classés pour croire encore à l’Europe ou non. Les confrontations contre les gros ce n’est que quelques matches, mais le capital de points, sur la saison, il se joue contre les autres équipes. C’est grâce à ça que tu peux terminer européen si ton bilan est positif. Bien sûr, on ne doit pas se projeter, mais si les joueurs font le nécessaire contre ces adversaires moins glamour, comme Reims ou Ajaccio, ça aidera à trouver une régularité.
(…) Jaro (Plasil), il pense à l’Euro en France cet été, c’est certain. Et c’est normal. Il veut revenir vite de sa blessure pour être prêt à jouer cet Euro avec la République Tchèque. Pour lui, qui est en fin de carrière, c’est la compétition de sa vie, car il est un cadre de sa sélection et qu’elle ne s’est pas toujours qualifiée pour aller disputer les phases finales des grandes compétitions internationales. Ce serait trop dur pour lui de louper ça. On est en février, les rassemblements se font en mai, pour un Euro en juin. S’il s’était fait les croisés c’était fini. Mais son entorse est quand même une sacrée tuile et un gros coup dur pour Bordeaux. Ça profitera forcément à d’autres, Vada, Chantôme ou Arambarri, mais on perd quand même un joueur qui est peut-être le meilleur sur la saison. »