Riolo : « Toute notre société, au niveau éducatif, est gangrénée, et le foot n’échappe pas à ce mal »
Tu peux changer autant de fois l’entraineur que tu veux, la base ce sont les joueurs qui sont dans ton centre de formation, qui arrivent pour la plupart de la région parisienne dans le cas de Bordeaux, et qui ont des posters du Paris SG dans leur chambre au lieu d’avoir les couleurs bordelaises… Aussi, quand tu as Stopyra et les autres formateurs qui disent que tel joueur doit monter ou non, mais que l’entraineur n’est pas d’accord et fait parfois monter des gamins trop tôt en n’écoutant personne pour construire l’équipe avec son agent, ou avec des hommes de confiance, ça ne peut pas marcher. En plus, tu as un président complètement désabusé, qui ne veut plus travailler, un stade à moitié vide parce que les gens ne sont quand même pas cons et se rendent compte que ça va foirer… Mais cet ensemble-là, tu le retrouves dans énormément de nos clubs. Mais la base, c’est la mentalité dans les centres de formation. A partir du moment où tu as cette mentalité là qui domine, après, dans un vestiaire pro, sauf au PSG, c’est cramé ! C’est une mentalité de merde… Et même un mec expérimenté comme Clément Chantôme, qui n’est déjà pas un crack mais joue en plus bien en dessous de son potentiel en ce moment, en a eu marre de l’exigence du PSG pour se barrer.
(…) Quand Sagnol est arrivé, il s’est mis à dos une grosse moitié de ce qui fait un club. De ce côté là, on ne peut pas dire qu’il ait fait quelque chose de bien. Il est arrivé avec l’image de celui qui connait la discipline du Bayern, mais ce n’est possible d’amener ça et d’autres ont essayé avant lui. Toute notre société, au niveau éducatif, est gangrénée, et le foot n’échappe pas à ce mal. (…) Même moi qui critique beaucoup la formation française, je ne le fais pas que d’un point de vue footballistique, car il y a eu beaucoup de progrès de ce côté là ces derniers temps. Mais je suis désolé, quand on voit ce que font les joueurs à l’étranger, on se dit qu’il y a un problème. A Bordeaux, peut-être que les jeunes ne sont pas bons, oui, mais pas au point de faire une saison si pourrie. »