G. Roland : « Avant, les groupes étaient plus unis, aujourd’hui, l’individualisme l’emporte »

Anciens joueurs défensifs passés, notamment, par Bordeaux et sa région (dans les clubs amateurs), Gérard Roland et Patrick Legueun, chacun âgés de 35 ans, entament leur reconversion comme entraîneurs. Pour Sud Ouest, les deux intéressés, se revendiquant d’une « ancienne génération » donnent leur vision du monde du foot et de ses évolutions.

P.L : « Depuis le début de ma carrière, j’ai vu les mentalités évoluer au niveau de l’état d’esprit et du don de soi. Auparavant, on pouvait parler de joueurs de club. Aujourd’hui, on observe plus un fonctionnement de consommateurs. Je vois des comportements surprenants. C’est décevant car il ne s’agit pas de ma vision du football. Je ne sens plus beaucoup de respect. Je me souviens qu’étant plus jeunes, nous nous levions pour saluer le coach. De nos jours, c’est plutôt le contraire. Tout est question d’éducation des parents, mais aussi des éducateurs.

(…) J’étais motivé pour embrasser cette nouvelle carrière de coach mais je me pose
des questions ces temps-ci. Je suis quelqu’un de sanguin et je suis en
pleine réflexion vu les mentalités actuelles. Je ne sais pas si je
pourrais m’épanouir sur un banc. Je suis dans le flou, dans une phase de
remise en question sur moi¬même
. Je constate que coacher dans le monde
amateur est très compliqué, il est difficile d’en vivre correctement
dans la région. Ou alors, je serai encore obligé de partir. Mais dans ce
cas, la famille compte beaucoup. Je dois tenir compte de tous ces
paramètres. Au fond de moi, j’ai envie de tenter l’aventure mais il me
faut encore un peu de recul. »

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G.R : « Cette définition ‘à l’ancienne’ peut me correspondre car elle induit des valeurs de partage, de convivialité. Avant, les groupes étaient plus unis. Aujourd’hui, l’individualisme l’emporte. Je regrette cette évolution en général et dans le football en particulier car nous pratiquons un sport collectif. On ressent ce manque de liant. On doit faire avec.

(…) Je ne sais pas si du banc, on arrive à changer les comportements. Mais la passion me guide et je pense qu‘un coach véhicule ses valeurs et sa personnalité. On met de soi-même dans nos choix. Il faut que les joueurs travaillent pour les autres, pensent aux autres. Ce sont des valeurs qui me ressemblent. Mais à travers mes formations, j’entrevois un métier qui va me plaire. Après, tout dépend du projet et des opportunités qui se présenteront à moi chez les jeunes ou les seniors. »