Gourvennec vante Touré et la maturité de Malcom, tempère sur Ounas, puis parle de son management
« Je ne souhaite pas aux joueurs d’avoir des états d’âme. Et s’ils en ont, ils les assumeront, car moi je prends du temps pour discuter et créer du lien avec tous les joueurs, y compris ceux qui jouent moins ou qui ne jouent pas. Je l’ai fait tout l’été déjà. On est dans un métier de concurrence et il faut accepter que certains jouent plus que d’autres, mais je suis très attentif au fait de considérer tout le monde. Mon métier et celui du staff n’est pas seulement d’utiliser les joueurs pour faire la meilleure équipe possible, mais aussi de les accompagner, surtout les plus jeunes, dans leur carrière. Certains sont en avance dans leur apprentissage. Un garçon comme Malcom, par exemple, est déjà très mature pour son âge, et il a déjà presque 3 ans chez les pros au compteur, car il a joué très tôt au Brésil. Son approche du métier est très bonne, alors que d’autres sont moins matures.
On a proposé à certains des challenges pour qu’ils jouent plus, en Ligue 2 ou en National, mais ils ont estimé que ce n’était pas des destinations pour eux. Pourquoi pas, chacun est libre de faire ses choix, moi je ne condamne ou n’écarte personne… même si dans notre groupe de 25 joueurs de champ il est évident que tout le monde ne jouera pas. L’important c’est de bien traiter tout le monde dans les conditions de travail pour qu’ils restent tous dans le bon esprit. Il m’est déjà arrivé de condamner un joueur quand il n’est pas dans l’esprit et n’a pas le comportement conforme pour un professionnel. En règle générale, cette attitude met en danger le groupe, donc après un, deux ou bien trois rappels à l’ordre j’estime que soit on me prend pour un imbécile soit on ne m’écoute pas trop bien, alors… je prends mes responsabilités. A Guingamp, je l’ai fait, pas de gaieté de cœur mais parce que là c’est mon devoir, car je suis payé pour agir en tant que responsable, avec des comptes à rendre à mon président, à l’actionnaire, à mes dirigeants. Un préalable à la réussite c’est d’avoir un groupe qui est dans le bon état d’esprit de travail. Après, il y a les performances des uns et des autres qui entrent en ligne de compte, mais j’essaie en premier lieu de pérenniser la vie du groupe.
Un joueur comme Adam Ounas a été blessé aux adducteurs pendant la préparation physique de juillet et il est juste revenu pour le dernier match amical contre Osasuna. Donc pour le début du championnat je suis parti sur d’autres choix, des joueurs plus prêts, dont Thomas Touré, qui a vraiment fait une très bonne préparation, puis un bon premier match officiel, avant d’être irrégulier ensuite. Mais ce garçon travaille bien et a retrouvé une dynamique. Concernant Adam, il doit digérer ses 6 premier mois en Ligue 1, où il a tout de suite été mis sur le devant de la scène. Il a énormément de talent donc on en a fait un phénomène, un OVNI, alors qu’il a besoin aussi de se stabiliser, d’être canalisé car il part un peu dans tous les sens parfois. Il a beaucoup de talent, et c’est un garçon très attachant, mais il a le devoir d’être plus régulier, plus concerné tout le temps, dans son métier, dans ses entraînements et dans ses matches. J’en discute avec lui régulièrement, c’est un jeune qui a besoin d’être hermétique à l’environnement du match, à l’arbitrage, à la défense agressive d’un adversaire, au public… Il est encore trop influencé par tout ça, mais c’est normal vu son âge et la progression qu’il doit avoir. Il faut qu’il soit plus investi dans son métier pour que son talent s’exprime sur la durée et pas juste par intermittence. L’axe de travail est là, mais Adam est évidement un élément d’avenir pour le club. »