Dugarry : « C’est pour ça que je m’énerve quand on dit du mal de Zizou. Je ne le fais pas car c’est mon copain ! »
CD : « Avec Zizou, on se connait depuis nos 14/15 ans, cela fait donc très longtemps. La première fois qu’on s’est vu, c’était à Vichy, en sélection de jeunes. Tu devais être avec la Ligue Méditerranée, sans doute, moi j’étais avec celle d’Aquitaine. Il y avait un rassemblement national à l’institut de formation, et voilà… »
ZZ : « C’est justement parce qu’on est très différents qu’on est devenus amis, je crois. Mais, en même temps, on n’est peut-être pas si différents que ça… »
CD : « C’est vrai qu’il est un peu timide, et moi un peu moins. Mais je me dis, d’un côté, que j’aurais aimé être comme lui, à moins la ramener, car, des fois, même moi je me saoule, sincèrement… Et peut-être que lui aurait aimé être moins timide et avoir un peu plus de facilité à parler. Après, je sais qu’il est réservé, mais moi je ne le vois pas ainsi, c’est ça le truc. J’y vois surtout une marque de respect, de gentillesse, d’humilité vis-à-vis des gens qu’il fréquente. Je le vois comme ça, et c’est pour cette raison que je m’énerve quand on dit du mal de Zizou. Je ne le fais pas car c’est mon copain ! J’ai des copains sur qui tu peux dire du mal, je m’en fiche, car je sais que des fois ils le méritent. Mais Zizou, je sais ce qu’il vaut, je sais quelle est l’éducation qu’il a reçue et celle qu’il donne. Malgré ce qu’il est et le pouvoir qu’il pourrait avoir, il a du respect et de l’humilité. C’est pour ça que ça m’agace, même si je sais que c’est très français qu’il faut accepter que les cons soient des cons etc, quand on l’attaque, avec de la méchanceté, de la cruauté. Ça me file la gerbe ! Après, dans l’absolu, qu’on le critique, ça ne me dérange pas plus que ça. Ce qui compte c’est qu’il soit bien et que sa famille le soit aussi. C’est là l’important. Je dis juste que je ne le défends pas pour le défendre car c’est mon ami ! En plus, il n’a pas besoin de moi pour être défendu. Surtout pas !
Encore une fois, j’ai des copains dont je sais qu’ils ne méritent pas le dixième des compliments qu’on leur faits tous. Mais avec Zizou, je sais. On se connait depuis tellement longtemps, et, à chaque fois, je vous jure qu’il m’étonne en bien, avec sa zenitude… Et quand je l’interviewe j’ai envie que les gens le voient comme moi je le vois et comme je sais qu’il est, avec son naturel désarmant, qui ne se force jamais à faire ce qu’il n’a pas envie de faire, malgré toute son humilité et tou son respect pour les autres. J’adore cet homme, je suis admiratif de ce qu’il est et du plaisir, du bonheur, qu’il retrouve, après avoir été une légende suivie par tous. Son environnement prend soin de lui, lui est heureux et épanoui, ce qui n’était pas si évident. Donc je suis ravi de le voir comme ça, de constater qu’il a encore grandi. Il aurait pu, sous prétexte qu’il est Zinédine Zidane, brûler toutes les étapes pour être entraîneur, mais il a été patient, car il a la soif d’apprendre, il est dans la connaissance, il ne se met pas en avant et reste profondément humain. C’est juste remarquable ! Voilà pour mon explication. Donc c’est plus la peine de me chambrer dès que je parle de lui (rires). »
ZZ : « C’est vrai que j’ai toujours aimé mesurer mes mots, surtout publiquement, même si, Duga, tu me connais aussi en dehors… Je suis comme ça, je fais attention, quitte à en faire chier beaucoup, car il n’y a rien à dire sur ce que je dis. Après, chacun est libre d’en penser ce qu’il veut, même si c’est vrai que je ne suis pas un ‘bon client’ pour les médias. Il y a des gens que ça intéresse de parler, tout le temps, de la ramener, mais pas moi… J’en ai rien à faire. Toi, Duga, tu fais juste ton travail, ici à la radio, et tu le fais bien. Mais il y en a d’autres qui se la ramènent juste pour parler, et, à la limite, je ne critique même pas cela, ils font ce qu’ils veulent. Personnellement, je n’ai pas besoin de parler, je reste avec mes joueurs et je me régale. Ce sera tout le temps comme ça. Mais maintenant, j’ai pris de l’aisance, car il le faut, en tant qu’entraîneur. Et ces obligations médiatiques, elles me conviennent. Même si je n’ai pas envie ou besoin de trop m’expliquer. Cette interview qu’on fait là, tu sais très bien que je la fais, en étant si détendu, parce que je suis avec toi. On ne me changera pas, je suis comme cela et je le resterai.
(…) Duga, pas beaucoup de gens en parlent, à part ceux qui le connaissent très bien, comme moi, mais il est bon dans tout ce qu’il fait. Il n’y a pas beaucoup de domaines qu’il ne connait pas, il est très intelligent. Le seul truc, mais il le sait très bien et il le dit tout seul, c’est que, de temps en temps, il la ramène trop. Mai sinon, dans tout ce qu’il fait il est bon. Je ne suis pas très objectif sur lui, mais je suis sûr que je ne suis pas le seul à le penser. Beaucoup de gens savent qu’il est pertinent dans ce qu’il dit. Même si, parfois, bon, voilà… Il a été joueur, comme moi, et des fois quand on parle de certains joueurs on n’est pas toujours d’accord, mais ce n’est pas grave. Puis j’arrive quand même à être d’accord avec lui quand il explique. Ceux qui cassent, parce qu’ils sont à la radio ou à la télé, et qui se sentent le droit de balancer sans rien expliquer, ils me rendent fou. Lui, il explique, c’est argumenté, et moi j’aime bien car il est bon sur ce point, pas de soucis. Sur mon téléphone, j’ai l’application RMC et je l’écoute, des fois (rires). »