M. Dumont : « Les attachés de presse sont dans leur rôle comme moi je suis dans le mien »
Comme son collègue de BIS, Xavier Domergue, avec qui nous avons parlé vendredi, Margot présente un profil de « footballeuse-journaliste »… ou plutôt l’inverse, vu qu’avant-même de commencer à jouer au foot (jusqu’à fréquenter la D1 féminine) elle baignait déjà dans les médias, où elle travaille désormais, avec une vision bien tranchée de son rôle d’intervieweuse.
« Tout le monde croit que j’étais joueuse et que je suis passée journaliste, mais c’est l’inverse. Et c’est très rare d’ailleurs de voir une journaliste qui passe joueuse. (…) En fait, quand j’avais 14 ans, j’ai monté mon site sur l’OL (dont elle est supportrice, NDLR) avec mes petits articles, mes petits comptes-rendus, j’allais attendre les joueurs après les entraînements pour gratter quelques déclarations et avoir un semblant d’interview exclusive. C’était ma passion, je n’avais un peu que ça à faire (rires). Du coup ça m’a forgée, c’est resté, et cette expérience m’a vraiment servi pour la suite. (…) Par la suite, j’ai pu varier un peu les rédactions, les médias, les supports. J’ai fait du web, de la radio, puis de la télé, pour cumuler les expériences et voir ce qui m’attirait le plus, jusqu’à en arriver à être recrutée par BeIN en 2012, au lancement de la chaîne. On a même commencé, un mois avant d’être diffusés, à tous plancher, dans les bureaux, sur ce qu’allait être cette nouvelle chaîne.
(…) Les interviews bord-terrain à chaud ? Je vais citer un exemple : Jean-Louis Leca, que j’ai interviewé après Saint-Étienne/Bastia, alors qu’il venait de se prendre un but en fin de match, sur un pénalty litigieux. Bastia se fait égaliser à la 94ème minute donc je dis à l’attaché de presse qu’il faut que je fasse Leca car il a sûrement quelque chose à raconter. En fonction du scénario, de ce qu’il s’est passé, de ce que je viens de voir, je choisis toujours un mec qui a un rapport avec les évènements, que ce soit à la mi-temps ou en fin de match. En tout cas, je n’ai aucun malaise ni aucune difficulté à les avoir, à leur poser les bonnes questions Au contraire, c’est plutôt motivant. Les attachés de presse essayent toujours de proposer un joueur car il parle mieux ou qu’il est plus intéressant, mais ils sont dans leur rôle comme moi je suis dans le mien quand je leur dis que je veux plutôt tel ou tel joueur. En général, ça se passe très bien, on arrive toujours à se mettre d’accord sur le joueur que je vais interviewer. Je fais toujours des choix éditoriaux.
(…) Vous savez, ça fait longtemps que ‘Paga’ (Laurent Paganelli, NDLR) est là pour faire du bord-terrain, donc les joueurs et les entraîneurs y sont habitués. Moi, j’en fais depuis 3 ans aussi… Ce n’est pas le même style, c’est sûr (rires), mais j’apprends énormément de Paga. Franchement, je l’adore ! On se côtoie, on se connait, on échange beaucoup tous les deux. Pour moi, c’est un modèle de maîtrise dans cet exercice. Il est dans la légèreté, oui, mais il a son style. Je suis désolée, mais il y a très peu de personnes à la télé qui ont un style, et je trouve ça dommage, donc quand quelqu’un a son style j’adore. Quelqu’un comme Xavier Domergue, aux commentaires, j’adore. C’est mon modèle de commentateur, et je ne dis pas ça car c’est mon collègue, mon pote, mais quand je suis devant ma télé et que je regarde 10 matches avec 10 commentateurs différents, Xav’ c’est un des meilleurs. On progresse beaucoup en travaillant avec des gens comme lui. »