Jocelyn Gourvennec : « Il faut vraiment être très satisfait des contenus, de ce qu’on fait »
Concentré sur le sportif, malgré le changement de président aux Girondins, à 10 journées de la fin du championnat et alors que Bordeaux est 5ème, le coach Jocelyn Gourvennec a réexpliqué en détails comment, à partir du 1/1 contre Lyon lors du dernier match de son équipe, il continuait de la voir en progrès.
« Je trouve qu’en revoyant le match contre Lyon, on voit beaucoup de densité et une belle cohérence sur le plan collectif. On a vraiment beaucoup gêné cette équipe de Lyon. J’ai encore plus ce sentiment après avoir revu le match qu’en l’ayant vécu sur le banc. On a fait ce qu’il fallait pour le gagner, mais pas complètement parce qu’il aurait fallu mettre ce deuxième but et c’est bien là-dessus qu’on peut s’en vouloir car on a eu beaucoup de situations pour le mettre. On ne l’a pas fait, et après nous ne sommes pas à l’abri de ce qu’il s’est passé. Un coup de pied arrêté, un petit oubli… Je crois que Lyon ne s’est pas démobilisé non plus. Ça a, du coup, été dur aussi pour nous, pas que pour eux. Ils ont deux grosses occasions, une par Lacazette, l’autre par Depay, mais ça a été plus des cafouillages de notre part, ce n’était pas des occasions si nettes, créées par du jeu, alors que nous, on a eu des occasions nettes construites. On ne va pas revenir sur le pénalty refusé à Malcom, qui était un peu une aberration, mais bon… Dans le jeu, on a vraiment eu des situations pour aggraver le score, ce qu’on n’a pas réussi à faire. Je trouve qu’il n’y a que là-dessus qu’on peut s’en vouloir sur ce match, donc on va dire que, sur l’ensemble du match, le résultat nul est, disons, assez équitable, mais je pense qu’on avait les moyens de gagner. En tout cas, on est plus consistant aujourd’hui qu’on ne l’était il y a encore quelques semaines.
(…) C’est vrai qu’on prend, cette saison, pas mal de buts sur coups de pieds arrêtés… C’était surtout très vrai en début de saison, sur les matches amicaux de l’été aussi. On a quand même corrigé cela en majeure partie, en étant plus solide au fil de la saison. Sur le but de Lyon, même si c’est très bien tiré par Valbuena, dans une zone qui est difficile pour le gardien et pour les défenseurs, au deuxième poteau, je trouve qu’on n’était pas très actif, pas suffisamment prêt sur ce coup de pied arrêté. Ça nous a coûté très cher, même si c’est difficile de tout maîtriser, et je pense qu’on peut être meilleur là-dessus. Il reste dix matches, il faudra qu’on soit encore meilleur sur les dix matches si on veut rester dans les 5 premiers de Ligue 1 et atteindre l’objectif. Sur un match, c’est bien d’avoir rivalisé avec Lyon. C’est vrai qu’on était allé les battre, en début de saison, chez eux. Et là, comme on a bien corrigé le tir en 2017, après notre fin de première partie de saison difficile, on a eu la possibilité de faire le match qu’on a fait contre eux, ce qui est une très bonne chose. Tout cela doit donner confiance aux joueurs. Il ne faut pas être trop déçu du score, parce que, finalement, le résultat nul est très logique au vu de ce match. Par contre, comme je l’ai dit, il faut vraiment être très satisfait des contenus, de ce qu’on fait, de notre capacité à faire mal, du fait qu’on soit plutôt dur à jouer et à manœuvrer pour nos adversaires. Lyon a un potentiel offensif très élevé, avec des internationaux devant. Nous, on a des joueurs plus jeunes, qui sont capables aussi, sur le talent, de faire la différence, mais je crois qu’aujourd’hui, entre le Lyon qui carbure et Bordeaux, il y a deux grosses saisons d’écart en termes de vécu et puis de progression collective. J’espère que, dans les prochains mois, on arrivera à avoir, en plus de cette capacité à faire mal sur la vitesse et le talent, une maitrise supérieure allant avec, et ce même contres les grosses équipes comme Lyon.
(…) On a moins d’expérience, notamment européenne, qu’une équipe comme Lyon, mais on est en progression, et le match contre eux le montre encore. On a existé sur ce match, on a même fait plus que cela. On avait eu beaucoup plus de mal lors de la réception de Monaco, surtout, et contre Paris, même si là on avait quand même existé. On avait également existé contre Nice, et on aurait pu gagner face à eux, juste avant Noël. Mais là, c’était la quatrième équipe du haut de tableau qu’on jouait, et je pense qu’on a été très présent. Il y a eu trois éléments de réponse pour expliquer ce bon match. Le premier, c’est qu’on a marqué assez vite et cela nous a mis dans une position favorable, directement. Le deuxième, et ça c’était un choix, on voulait réduire les espaces dans notre dos, quitte à moins avoir la balle, parce que les Lyonnais on sait qu’ils les prennent très bien. Enfin, troisième élément, Lyon a cette fameuse maîtrise et une expérience supérieure à nous, donc on devait les forcer à être sous pression pour nous manœuvrer, et ils ont été bons dans la préparation malgré tout. Ils nous ont bien gêné dans le pressing en deuxième mi-temps, plus qu’en première, où c’est plus nous qui les gênions. Ce n’était pas notre choix de leur laisser le ballon à ce point, mais dans le rapport de force et l’évolution du match, cela nous a conduits à le faire. »