Ilan et Emmanuel Petit témoignent sur la personnalité complexe de Jérémy Ménez
Dans « Le Vestiaire » (SFR Sport), Ilan et Emmanuel Petit ont raconté des anecdotes sur Jérémy Ménez. L’actuel milieu offensif / attaquant des Girondins, qui est plutôt une déception cette saison, était déjà dur à cerner pour les deux hommes. Rappelons qu’Ilan, ancien attaquant de Sochaux et de Saint-Étienne, a joué avec Ménez quand ce dernier était encore tout jeune, tandis qu’Emmanuel Petit, ex vedette du milieu de l’AS Monaco, deuxième club de la carrière pro du joueur natif de Longjumeau, a eu pas mal d’échos sur lui.
Ilan : « Il avait beaucoup de talent, mais c’était très instable. Après, il avait 16 ans, c’est normal, il débutait à peine, si jeune. Il gagnait sa vie seul, loin de ses parents restés en région parisienne, il n’avait pas forcément de personnes, autour de lui, pour le garder dans le droit chemin on va dire… On avait un groupe très bon à l’époque : Diawara en défense, Jérémy Mathieu… Quand je vois Jérémy Ménez, je trouve qu’il a réalisé un très bon parcours en fait, car ceux qui le voyaient à ses débuts se disaient qu’il n’allait pas y arriver, qu’il allait faire 2 ans en pro et arrêter, car la tête ne suivait pas. Et il a quand même réussi à se mettre dans le bon chemin. Mais au début, il n’avait pas du tout de discipline. Seulement un talent inné, jouant uniquement quand lui il en avait envie. Heureusement que le coach, Guy Lacombe, le piquait un peu, de temps en temps, et là, tout d’un coup, ça marchait très bien. »
Petit : « Pour moi, Jérémy Ménez, c’est un éternel incompris. Après, c’est mon opinion, et on a le droit de la partager ou pas… Je crois que sa personnalité et son caractère lui ont souvent porté préjudice. Le fait de tout le temps faire la gueule sur le terrain, de traîner cette attitude maussade en permanence, à bougonner. On dirait que c’est lui contre le reste du monde… On dit parfois qu’un sourire débloque souvent la situation et donne une bonne image, mais lui je ne l’ai que très rarement vu sourire. A la fois sur le terrain et en dehors… Si je dis tout cela, c’est car il est passé à l’AS Monaco et que je connais énormément de gens là-bas, au club et aussi dans la ville. Il fréquentait donc des personnes pour qui j’ai de la confiance et du respect. Tous m’ont dit que c’était un garçon vraiment adorable charmant, éduqué, poli ; et donc très loin de l’image qu’il véhicule sur le terrain. C’est un cas paradoxal, mais ce ne sera pas le dernier, comme ce n’est pas le premier. Je pense à Nicolas Anelka, qui a choisi de se durcir dans son rapport avec l’extérieur, les médias, au niveau de l’image. »