Jocelyn Gourvennec : « Je suis intransigeant sur certaines choses, dont l’investissement quotidien »

Hier soir, sur GOLD FM, Jocelyn Gourvennec a été interrogé par Alain Bauderon et par Gaëtan Huard sur la question de savoir s’il avait douté de sa méthode et de la réussite de celle-ci, notamment lors de la première partie de saison, quand Bordeaux galérait pour rester à l’affut des places européennes et rendait des copies encore poussives. Aujourd’hui, alors que les Girondins sont 6èmes, à égalité avec le 5ème (Marseille), et jouent mieux, l’entraîneur breton savoure… Et confie ne pas avoir douté, malgré des regrets quant à la lenteur pour que la mayonnaise prenne.

« Non, je ne me suis jamais dit cela, que ça n’allait pas prendre. Je me suis parfois dit que c’était dommage de ne pas réussir tel match car on voyait pourtant des progrès, et ce très vite, dans les entraînements de la semaine, au niveau de la mentalité et de la qualité. Mes doutes étaient là, car cette situation durait. On n’arrivait pas vraiment à retranscrire en compétition tout ce qu’on faisait de bien aux entraînements. Mais avec quelques aménagements, nous y sommes peu à peu arrivés.

http://zoomgirondins.com/wp-content/uploads/2016/10/IMG_7277_GF.jpg

(…) De l’extérieur, et c’est un facteur important, les gens aiment bien avoir beaucoup de jeunes dans l’effectif, et il faut qu’on continue. Mais la jeunesse d’un effectif a un coût, en termes d’inexpérience, de manque de vécu, de recul qui leur manque. Cette génération veut souvent tout et tout de suite, et il faut y répondre, s’y adapter, afin de savoir mettre tout le monde dans le même tempo en termes d’investissement face au travail. Le point de départ, il est tout le temps là : c’est de la mentalité dans le travail qu’on va basculer ensuite vers les résultats en matches. Sinon, l’entraîneur ne sert à rien. Et nous, vu la jeunesse du groupe, on a eu du mal à basculer, on a mis du temps, malgré l’expérience de certains joueurs. Sauf qu’une osmose ne se créé pas comme cela, ce n’est pas car il y a deux ou trois internationaux confirmés que tout va bien. Se mettre tous au diapason prend du temps, et la vie d’un groupe c’est ça, se mettre tous en phase, collectivement, pour le même projet.

(…) C’est aussi pour cela qu’on a voulu modifier l’effectif en début de saison, car il n’avait pas fonctionné, pour diverses raisons, l’an passé, donc on voulait repartir sur quelque chose de neuf, sur d’autres bases. On ne partait pas de rien, simplement un nouveau staff est arrivé, avec un nouveau fonctionnement, et moi je suis intransigeant sur certaines choses, dont l’investissement quotidien, sur lequel je suis vraiment très, très exigeant, même si on peut aussi rigoler, parfois. Ceux qui comprennent vite comment je marche, avance, les autres perdent un peu de temps… Dans ceux qui progressent, je pense surtout aux plus jeunes, car dès qu’ils sont dans la bonne mentalité, les progrès sont très rapides. A Guingamp, au bout de 5 ou 6 ans, j’avais un groupe plus expérimenté, plus apte à se gérer, et qui connaissait mes méthodes, même s’il fallait l’accompagner. Ici, j’ai retrouvé ce que j’avais connu en arrivant à l’EAG, à une échelle supérieure, avec un délai de 6 mois avant que les choses prennent forme, par rapport aux habitudes de travail que les joueurs devaient prendre, et à leur temps d’adhésion. C’est un schéma classique. Des leaders émergent, jeunes ou moins jeunes, les autres suivent, et le collectif avance. »