Johan Micoud : « J’ai pu faire quelque chose de particulier dans chaque club où je suis passé »
Encore dans son grand entretien pour ActuFoot, Johan Micoud est revenu sur sa très belle carrière de joueur, où l’ex milieu offensif international français a connu quatre clubs (Cannes, Bordeaux, Parme et Brême) et trois championnats européens.
« J’ai l’impression qu’en France, c’est un peu une sorte de mix des deux autres. Il y a la philosophie de bien défendre avant tout, mais il y a aussi une telle qualité de joueurs offensifs que cela nous donne des matches fantastiques, tournés vers l’attaque. Alors qu’en Italie, l’axe principal, c’est de bien défendre, et d’empêcher l’adversaire de marquer. En Allemagne, c’est tout l’inverse. On joue au football devant des gens, et donc il faut donc créer, marquer un but de plus que l’adversaire. C’est la philosophie qu’on t’apprend là-bas. L’objectif est de marquer des buts, ce qui permet d’avoir un spectacle énorme. J’ai joué là-bas de 2002 à 2006, où l’idée était de préparer la Coupe du Monde. Ils ont mis une formation calquée sur celle à la française. Il y a donc une philosophie qui est encore bien là, et qui perdure. La technique a progressé. Ils ont conservé la mentalité de ne rien lâcher. Ils ont formé des jeunes joueurs, qu’ils ont bien intégrés. Ils posent le football, avec beaucoup de mouvement.
L’entraîneur qui m’a le plus marqué ? J’en ai rencontré pas mal de très bons, donc j’ai pioché dans chacun, un peu, pour essayer de devenir un joueur le plus complet possible. Guy Lacombe et Richard Bettoni, pour l’ensemble, à Cannes. Tous les jeunes avaient une culture qui se ressemblait. Il y avait un esprit de jeu, une vraie intelligence sur le terrain. Il fallait bien s’adapter, il y avait énormément de réflexion dans la façon de voir le football. Rolland Courbis avait une vision du foot assez particulière, car il aimait le jeu, mais il aimait aussi gagner, la grinta. Il avait cet esprit du Sud où on ne lâche jamais, on s’accroche. En Italie, il y avait une culture très défensive, et ce n’est donc pas mon meilleur souvenir. Thomas Schaaf, mon entraîneur à Brême, avait une philosophie tournée vers l’avant ça me plaisait.
(…) Mon meilleur souvenir ? J’ai eu la chance de vivre plusieurs grands souvenirs. J’ai une grande fierté, c’est d’avoir pu faire quelque chose de particulier dans chaque club où je suis passé (montée en D1 avec l’AS Cannes, champion avec Bordeaux en 1999, vainqueur de la Coupe d’Italie avec Parme, doublé Coupe-Championnat avec le Werder Brême, victoire en Coupe de la Ligue en 2007 avec Bordeaux, victoire à l’Euro 2000). A chaque fois, j’ai eu la chance d’avoir pu participer à un énorme moment positif. Il y a eu cette joie et ce partage avec les supporters. C’est la base, le partage. »