Élisa Launay : « L’argent dans le foot ne m’intéresse pas, je n’ai pas envie de partir et ne pas jouer »
Dernier bout des retranscriptions du passage d’Élisa Launay, sur la radio RIG, vendredi (émission ‘Girondins Analyse‘). La jeune gardienne de la (jeune) section féminine des Girondins, formée à Clairefontaine et récemment convoquée en Équipe de France B, évoque avec beaucoup de maturité le pire scénario possible : une descente en D2. Et à la veille du match décisif pour le maintien, à Paris, Élisa garde les idées claires.
« Si on devait redescendre en D2, forcément, on se dit que ce ne serait pas une bonne chose, mais avoir la D1 comme expérience nous fera du bien. On retrouverait des équipes plus faibles, et les battre nous ferait du bien psychologiquement, car on a perdu une majorité de nos matches joués cette saison. Après, techniquement et stratégiquement, c’est sûr que… Pour la carrière que j’ai envie d’avoir, je sais que la D2 ce n’est pas… Tout dépendra du projet, du niveau, car on peut aussi tomber contre de bonnes équipes en D2, dans un championnat revu pour être plus fort, des formations qui ont progressé aussi pendant qu’on était en D1. Et si cela me permet de jouer beaucoup, de m’améliorer encore, en étant sollicitée de manière différente dans les matches c’est une expérience à prendre. Tant que j’ai un axe de travail… L’équipe est très jeune, on a une moyenne d’âge de 23 ans, avec la plus jeune joueuse qui a 17 ans et les plus âgées qui en ont 27, 28… Cela peut nous faire du bien, pour réussir en D1 à terme, de gagner d’abord en D2, avec tout ce qu’on aura appris cette saison.
(…) L’argent ? Sincèrement, l’argent dans le foot ne m’intéresse pas. J’en aurai forcément besoin, mais si j’ai 5 000 euros au PSG et 2 000 ici, par exemple, je ne vais pas forcément aller à Paris. Je reste dans le projet dont je vous ai parlé, j’ai encore le temps. Partir pour ne pas jouer, je n’en ai pas envie. Si Lyon ou le PSG me sollicite ? Non, clairement, je n’irai pas. Objectivement, je n’ai pas le niveau de leurs titulaires, je sais que je ne jouerai pas, donc je n’accepterai pas car je n’aurai pas de temps de jeu. Je ne peux pas me permettre, maintenant, de ne pas jouer. (…) Si le projet du club est de s’installer en D1, ou de très vite y remonter si on descend en D2, je peux rester, car je veux jouer, et avoir des bonnes conditions afin de m’entraîner régulièrement, comme c’est le cas ici, avec le coach Jérôme Dauba, la coache des gardiennes, Cécile Quatredeniers, qui nous accompagne ainsi que les jeunes équipes féminines depuis les U9, et Franck Chaumin, l’entraîneur des gardiens du centre de formation des Girondins, avec qui je m’entraîne parfois, en supplément, sur du spécifique. Par rapport au projet sportif et professionnel que j’ai, j’assume la vie que j’ai choisie. Mon caractère est comme ça, je suis sérieuse et pas attirée par les à-côtés. Je n’ai jamais fait d’excès de toute façon, niveau sorties, alcool et tout, donc je n’ai pas de sacrifices à faire (rire). Je sais que c’est d’assumer ce mode de vie pour certains, mais pour moi ce sera toujours le cas car c’est mon caractère. Cela me facilite un peu les choses d’ailleurs. »