Niša Saveljić : « En 99, on avait de la qualité, mais il y avait surtout une bonne ambiance entre nous »
Voilà un 4ème morceau, avant la diffusion complète ce soir dans ‘Girondins Analyse’ (à écouter à partir de 21H sur R.I.G ou sur le player de G33), de l’interview donnée par Niša Saveljić aux copains de GA. Vous l’attendiez sans doute, le passage où l’ex défenseur central bordelais se souvient, évidemment, du beau titre de champion de France 1998/99 !
« Je me souviens du premier match de la saison, contre Paris. Lilian (Laslandes) a marqué le premier but, sur une longue ouverture de ma part, après avoir fait le décalage contre Wörns et placé une belle frappe ; et derrière on gagne 3 à 1, avec un but incroyable d’Okocha pour Paris. L’équipe était de qualité, bien sûr, mais il y avait surtout une bonne ambiance entre nous, ce qui était capital pour cette génération, qui s’était bien préparée. On était ambitieux et on jouait le titre sans se poser de questions, et l’Europe en plus. Mais en fait on n’avait pas trop de pression, même dans l’enchaînement des matches, car on ne pensait pas au titre, sauf à la fin. C’est venu au fur et à mesure, lors de la deuxième partie du championnat, car on avait quand même perdu certains matches, ce qui nous mettait la pression… Mais on avait vraiment un super groupe : une bonne défense, un gros milieu, une attaque de feu, et une ambiance énorme entre nous ! C’était vraiment quelque chose…
(…) Si on a pu, un peu, gagner des matches avant de les jouer grâce à cela ? Oui, je pense que c’est une bonne analyse. C’est exactement ça ! En fait, on se sentait fort, on le savait. J’avais aussi un peu connu ce sentiment en équipe Espoirs de Yougoslavie, donc là, en club, c’était très agréable de faire la semaine d’entraînement dans la décontraction, en sachant qu’en face, dans le vestiaire adverse, il y avait un frisson. Mais c’était encore plus énorme de le sentir en sélection, quand on jouait avec les Savićević, Stojković etc ; car même l’Espagne de Raúl et Luis Enrique, devant leur public, nous craignait ! Ça donne de la force. Et j’ai retrouvé cela à Bordeaux, on se motivait sur ce sentiment. Et aujourd’hui, même si c’est dur à expliquer, et que les choses ont changé, les générations, il y a moins ces choses-là, ce rapport d’avant-match. On le voit juste avec les plus grands joueurs, comme Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi, car ils sont conscients de ça, donc ils sont concentrés sur le foot pendant 24 heures, ils se préparent pour montrer, sur le terrain, qu’ils vont te manger. »