Sagnol, Trésor, Giresse, Battiston et… Schumacher parlent de France – Allemagne

Affiche du début de soirée (18 heures) et premier quart de finale de la Coupe du Monde 2014, le match France – Allemagne de ce vendredi ne va pas sans rappeler l’un des « drames » les plus marquants du foot et même du sport français. A l’époque, contexte historique oblige, c’était un France – RFA, disputé dans le cadre d’une 1/2 finale du Mondial espagnol de 1982.
Sur la pelouse de Séville, les Bleus d’Alain Giresse, Marius Trésor et Patrick Battiston sont éliminés aux tirs au but après un 3-3 alors qu’ils menaient 3-1 durant les prolongations. Comme symbole de ce match frustrant, on retient surtout « l’attentat » du gardien Harald Schumacher, qui percute Battiston monté aux avants-postes sur une sortie kamikaze et contraint le défenseur français à quitter le terrain, inconscient et sur une civière, sans récolter la moindre sanction… 32 ans après, les anciens (également battus – 0-2 – en 86 par l’Allemagne lors d’une demi-finale de Coupe du Monde, attendent d’êtres vengés par la génération des Benzema, Matuidi et autres Lloris, entraînée par Didier Deschamps.

Ainsi, pour Infosport + (vidéo ci-dessous), mais aussi relayés par L’Équipe, So Foot et RMC, différents acteurs de ce match d’anthologie ont donné leur souvenir de l’évènement durant ces dernières heures :

Schumacher : « Je parie 2 à 1 pour nous, je crois que nous allons battre les Français. Ils ont de très bons joueurs et ils sont très, très difficiles à jouer. (A propos de sa fameuse sortie) C’est le moment qui décide. Si l’on regarde le match de lundi (Allemagne-Algérie, ndlr), et combien de fois Neuer est sorti de ses cages… Il peut toujours être malchanceux, arriver trop tard et alors il peut se passer quelque chose comme cela. « 

Battiston :  » Il y a une possibilité de venger cette équipe de 1982. L’équipe de 2014 a des qualités à faire valoir, elle peut mettre à mal cette équipe allemande même si cette dernière a de très grands joueurs. Les Allemands sont friables, il y a des failles dans cette équipe. Dans l’état d’esprit, je crois qu’ils ont en tête un peu comme nous notre mésaventure de 1978 ! En 1982, on a voulu montrer qu’on pouvait faire autre chose. Cette équipe de France, c’est pareil ! Quatre joueurs ont participé à la débâcle de Knysna, et là sur le terrain on sent qu’ils ont envie de se faire pardonner quelque chose. Faisons-leur confiance.  »

Giresse :  » Schumacher a une mémoire très sélective. Il y a eu des victoires de la France, et des victoires même en Allemagne. La maladie d’Alzheimer commence vite chez lui. Je retrouve le côté arrogant qu’il avait à l’époque. (…) La France a pris de la dimension, elle a progressé. Elle a pris de
l’envergure et a démarré cette Coupe du monde dans les meilleures
conditions.
Je crois que tous les signaux sont au vert. On peut mettre
l’Allemagne favorite. Mais je mets du 50-50, vu l’état actuel de la
France.
« 

Enfant lors de ce match et aujourd’hui nouveau coach des Girondins, mais aussi ancien joueur majeur du Bayern Munich pendant une dizaine d’années, Willy Sagnol a cependant choisi son camp :

 » Je suis supporter de l’équipe de France… On les écrase 1-0, avec un but à la 89e et tout le monde sera heureux. Mais l’Allemagne est une très bonne équipe, très équilibrée, et peut-être un peu moins… germanique (sic) que par le passé, mais avec plus de talents individuels. C’est à surveiller, mais la France a des atouts à faire valoir. « 

Enfin, notons pour la petite anecdote que Johan Micoud (ancien joueur majeur de Bundesliga avec le Werder Brême) et… Benoit Trémoulinas (réserviste pour ce Mondial 2014) font partie d’une délégation, emmenée par l’ancien sélectionneur Michel Hidalgo, qui verra le quart de finale de tout à l’heure… au Palais de l’Élysée (!), en compagnie du Président de la République François Hollande. Drôle de cadre pour assister à un match si important…