Les vérités de Bonnissel sur le recrutement bordelais
Jérôme Bonnissel révèle ainsi que ses débuts ont été très durs et qu’il lui a fallu apprendre dans l’ombre pour rattraper le retard de Bordeaux (et de la L1 en général) vis à vis de l’étranger. « Laurent Blanc, avec qui j’entretenais de bonnes relations, ne nous a pas utilisés. Je le comprends : nous n’étions pas prêts à lui donner ce qu’il attendait et le club avait encore beaucoup d’argent. À la limite, pas besoin d’une cellule de recrutement pour acheter Carrasso 8 millions d’euros ou Gourcuff, 15 (…) On n’avait pas de base de données, de vidéos… rien. Aujourd’hui, elle existe. (…) Les Néerlandais, Belges, Portugais, Espagnols ont des cellules depuis longtemps. À Chelsea, ils sont deux par pays, une armée à Porto ! Un ami scout à Manchester City est en train de classer les 12 ans de tout le sud de l’Europe… »
Par ailleurs, Bonnissel détaille qu’entre lui et les deux autres recruteurs bordelais, Paul Marchioni et Thierry Bonalair, il y a une répartition géographique (Nord, Est, Sud) et une rotation par zone chaque année pour « éviter la monotonie et la démotivation ». Le chef du recrutement girondin reconnait aussi qu’il n’est pas évident de trouver des bons joueurs « encore accessibles au portefeuille des Girondins » et Sud Ouest dresse donc une liste des types de clubs observés : « Les six derniers de Bundesliga et aussi les cinq premiers de Bundesliga 2, ainsi que le championnat des réserves professionnelles anglaises, la Serie B italienne, une sélection établie des meilleurs clubs au Danemark, Roumanie, République tchèque, Colombie, Chili, etc. Très peu du Brésil, hors de portée financièrement depuis la Coupe du monde. » « On ne voit plus la Ligue des champions, ça ne servirait à rien. (…) Aujourd’hui, un joueur qui fait l’unanimité n’est pas pour Bordeaux. Il
aura toujours un défaut, il faut l’accepter, faire en sorte qu’il
progresse au club et l’assumer tous ensemble si ça ne passe pas. » admet même Bonnissel !
Enfin, celui qui garde sa ville natale de Montpellier (celle de son premier club pro) comme port d’attache malgré une vie de voyage permanent dans plus de 30 pays (seul l’Asie n’est pas couvert), explique que « Pour avoir du poids face au président et au coach, il faut que la cellule de recrutement fasse corps. (…) Les rapports avec les entraîneurs sont parfois très compliqués. Entraîner, ce n’est pas recruter, comme recruter ce n’est pas entraîner. La vraie force d’un club bien organisé, c’est que chacun reste à sa place. » avant de conclure en résumant, « Le recrutement, c’est simple : premier arrivé, premier servi. Il faut être là au bon moment, et un délai de décision le plus court possible. »