Giresse – « Dès que je vois l’arche de Lescure, je ressens un frisson »
Dans un entretien accordé au journal L’Équipe du jour, Alain Giresse s’est confié sur le lien particulier qui le lie au Parc Lescure, que les Girondins vont quitter dans moins d’une semaine.
Son premier souvenir de Lescure :
« Je devais avoir six ou sept ans. (…) J’étais déjà contaminé par le foot et je voyais depuis la voiture, l’arche du stade. Elle me semblait majestueuse. On me disait : « C’est là que les Girondins jouent » et ca me faisait rêver. »
Sa première fois sur la pelouse de Lescure :
« On y jouait en lever de rideau (avec les équipes de jeunes des Girondins que Giresse a intégré en 1964) quelque chose comme deux fois par saison. On était hyper contents. Ma première fois, c’était en mai 1965, avant un Bordeaux/Nantes en coupe Drago. (…) On s’était déshabillés à côté du vestiaire des pros. (…) On avait l’impression d’être des grands joueurs avec ces tribunes immenses autour de nous, comme si on était au centre d’un cratère.«
Le rôle du public bordelais lors de la saison 1984/1985 (18 victoires sur 19 matchs à domicile) :
« Les joueurs étaient en osmose avec le public. On vivait dans un cocon. (…) Lorsqu’on a affronté la Juve, le match commençait à 20h mais, dès midi, il y avait du monde au stade ! »
Son retour à Lescure avec le maillot de l’OM, le 11 avril 1987 :
« Je pensais pouvoir arriver à jouer comme si c’était un match comme les autres, mais en fait, c’était bien impossible. J’étais tellement imprégné du maillot bleu marine depuis que j’étais tout gosse que je n’arrivais pas à me concevoir en tant qu’adversaire des Girondins à Lescure. (…) »
Sa relation avec le Parc Lescure :
« Je l’idéalise. Je l’ai découvert tellement jeune que, pour moi, c’est le stade ultime. Quand j’ai commencé à jouer en pro et que je découvrais d’autres enceintes qui, par exemple, n’avaient pas de tunnel, eh bien, il me manquait quelque chose. Parce que, dans mon esprit, tous les stades devaient ressembler à Lescure. »
Son appréhension du dernier match des Girondins à Lescure :
« Je comprends bien que ce déménagement s’intègre dans l’évolution du club… Je l’aurais plus difficilement accepté si Lescure avait été détruit. Là, au moins, je sais que je pourrai y retourner (…) ».
Lescure aujourd’hui ?
« Je ressens un frisson (dès qu’il voit l’arche du stade, ndlr). Comme quand j’étais dans la 403 de mes parents. »
Entraîner les Girondins un jour ?
« J’en ai pris le parti (de ne pas entraîner les Girondins, ndlr). C’est sûr que j’aurai rêver de le faire mais, en même temps, ça m’aurait gêné que, à cause de mauvais résultats éventuels, je sois critiqué et que ça puisse écorner le reste de ce que j’ai accompli ici. »