Obraniak : « Le jeu simple, ça a toujours été le mien »

Dans un long entretien qu’il accorde au site de So Foot, l’ancien milieu offensif des Girondins de Bordeaux Ludovic Obraniak (30 ans) fait un point complet sur sa situation et s’exprime sans tabou.

Sa venue au Haillan il y a quelques jours ?

« Non, je ne m’entraîne pas avec les Girondins, parce que je suis encore sous contrat avec Brême. Mais je m’entraîne avec un préparateur physique que j’ai connu quand je jouais à Bordeaux qui s’appelle Pierrot Labat. Je travaille surtout techniquement avec lui, physiquement je me gère tout seul. Sa spécialité, c’est les gammes du football. Il est ultra connu, si tu tapes « Pierrot Labat », tu verras. Il a bossé avec Zidane, Lizarazu, avec Gourcuff également… C’est lui qui, techniquement, te remet bien en selle par rapport à des gammes que tu as tendance à oublier au fur et à mesure de ta carrière. Le toucher de balle, le contrôle de balle, la gestion du corps et le positionnement par rapport au ballon… Ce sont des choses basiques, mais que l’on a tendance à oublier.

(…) Le jeu simple, ça a toujours été mon jeu ! J’ai été élevé à ça : simplicité, efficacité. Je pense avoir une bonne technique, et comme je n’étais pas un joueur de dribbles, le meilleur moyen d’être efficace était de jouer en une touche de balle. Une touche plus le mouvement. Quand j’étais jeune, c’est Jean Fernandez qui nous a formés à ça : limiter le nombre de touches de balle et beaucoup bouger. Il appelait ça le « contrôle-passe-moving ». »

Son soi disant malaise cardiaque ?

« Ça, c’est les réseaux sociaux… C’est à celui qui va avoir l’info en premier même si elle n’est pas bonne. La chasse à l’information, aujourd’hui c’est un danger. Mais qu’est ce qu’on peut faire pour contrer ça ? Oui, c’était une bronchite mal soignée. J’ai quand même voulu jouer en pensant que c’était guéri, mais, pendant le match, j’ai ressenti un gros coup de mou. Je n’étais pas en bon état de forme et je me suis retrouvé totalement à côté de mes pompes, quoi ! J’ai demandé à sortir, tout simplement, et le staff médical de Rize (le Çaykur Rizespor, nldr), très professionnel, m’a fait passer des examens pour vérifier si cela n’était pas autre chose. Des gens m’ont vu à l’hôpital avec un moniteur cardiaque et c’est parti comme ça. Ils ne se rendent pas compte ! En plus, j’étais parti sans prendre mon téléphone, donc ma famille a entendu que j’avais fait une crise cardiaque. Ma femme et mes enfants n’ont pas réussi à me joindre avant que je sorte de l’hôpital, ils se sont super inquiétés, ma famille, mes proches… Je te laisse imaginer le chaos que cela a pu être au niveau familial et amical. »

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Son prêt de 5 mois en Turquie ?

« Tant footballistiquement que sur le plan humain, je me suis régalé. J’ai pu rencontrer des gens formidables, ils ont été aux petits soins pour moi dès mon arrivée et tout au long de mon séjour, ce qui m’a permis de retrouver la confiance. Vraiment, que ce soit le staff, les gens qui travaillaient dans le centre d’entraînement ou les collègues. Ça s’est super bien passé, j’étais très heureux là-bas. »

Son avenir ?

« Je ne sais pas, je suis un peu dans l’attente. Je n’ai pas été convié à la reprise de l’équipe première avec Brême, donc pour l’instant, je m’entraîne seul, comme tu le sais. Eux veulent qu’on trouve un accord pour se séparer donc… bah écoute ! À eux de me trouver un défi intéressant qui me permette de laisser courir ma dernière année de contrat. (…) J’ai encore un très bon niveau, j’ai 30 ans, je me sens en pleine forme…

(…) Honnêtement, je ne suis pas en mesure aujourd’hui de refuser quoi que ce soit. Tout reste ouvert. Il ne faut pas être hypocrite, à 30 ans, l’aspect financier peut entrer en ligne de compte. Je n’ai aucun problème avec ça, je sais que je suis à un moment de ma carrière où il faut essayer de capitaliser, donc je n’aurais aucun souci à faire ce type de choix. Pourquoi pas les USA, oui ? J’ai toujours eu l’envie d’aller en MLS ! Je ne l’avais pas prévu aussi tôt, mais c’est un challenge qui me botterait bien, oui. »

L’Euro 2016 avec la Pologne ?

« Il n’y a rien de compliqué, on s’était juste mis d’accord avec le sélectionneur : le premier été, j’étais sans compétition depuis quatre mois, mais il m’a quand même fait le cadeau et l’honneur de me prendre pour un match amical contre l’Allemagne. C’était un moment où j’en avais besoin, même si je n’étais pas en mesure de représenter correctement mon pays. Car l’équipe nationale, ça se mérite. Au bout d’un an sans jouer à Brême, tu ne mérites donc pas d’être en équipe nationale. Il a fait le choix de faire confiance à des jeunes, ça a bien marché, donc quel intérêt de me reprendre pour le moment ? (…) Bien sûr que j’y crois à l’Euro 2016 ! C’est l’Euro en France, ce serait l’idéal pour moi afin de boucler la boucle au niveau international. Ce serait super ! Après, vis-à-vis de ma situation actuelle, le pourcentage de chance est minime. Ça dépendra d’où je vais signer cet été, de ma condition, du temps de jeu que j’aurai… J’ai entièrement confiance en ce sélectionneur-là (Adam Nawalka, ndlr). On a une très bonne relation, c’est quelqu’un de droit et de professionnel. S’il doit me prendre à un moment parce que je le mérite, il le fera. »