Pénalva (U17 Nat) : « Pas du tout les mêmes que l’an dernier »
« Ce n’est pas physique, c’est mental. C’est la volonté, l’envie de se battre, l’envie de jouer ensemble, qui s’est effritée sur la première mi-temps et puis qui s’est effondrée en deuxième mi-temps lors de notre match contre Mérignac (1-3). C’est un groupe qui est comme ça, il faut tout le temps être en veille avec eux, en alerte, parce que c’est un groupe qui est très irrégulier dans ses performances. Il faudra plus de temps. Je n’aime pas comparer, c’est une génération différente, mais ce n’est pas du tout les mêmes joueurs que l’an dernier (Soni, Crivello, Dumai, Mandanda et compagnie avaient largement remporté leur poule sur la saison régulière et s’étaient hissés jusqu’en demi-finale lors des plays-offs NDLR).
Ce sont des jeunes qui ont des qualités, mais au niveau de l’état d’esprit, ce ne sont pas les mêmes. L’année dernière, c’était un groupe combatif, solidaire, qui avait créé une cohésion durant les années auparavant… Là c’est des garçons qui ont beaucoup d’égo, qui ont bien du mal à se remettre en question. Il va falloir mettre en route autre chose que ça. Peut-être pas trop dans les mots, parce que les mots par moment ça leur passe dans une oreille et ça sort par l’autre, mais il va falloir rapidement briser leur égo, ce mauvais égo qui les empêche d’être opérationnels dans leur apprentissage. Parce que quand on manque d’humilité, qu’on n’a pas envie d’apprendre parce qu’on pense qu’on est extraordinaire, on ne peut pas progresser. Cela va passer par une grosse exigence aux entraînements, ne faire aucun cadeau dans tout ce qu’ils vont faire, être très sévère avec eux, tout simplement, qu’ils respectent les choses qu’on leur demande, qu’ils écoutent ce qu’on doit leur dire, parce que c’est pour eux. Quand ils auront compris ça, après ils vont pouvoir progresser.
L’année dernière, il fallait leur apprendre à améliorer leur football, c’est ce qu’on a fait et on s’est régalés toute la saison car leur football a progressé et il va continuer à progresser en U19 avec Jean-Luc Dogon. Là, on n’en est pas là, on en est juste à les mettre dans un cursus d’apprentissage. Il va falloir du temps, mais ça n’empêche pas à côté de travailler sur l’aspect tactique, l’aspect principes de jeu, ça il faut continuer. (…) Il y a de la qualité dans ce groupe, on ne peut pas leur enlever tout leur potentiel, technique, athlétique. Personne ne s’est trompé à ce niveau-là. Mais il faut vraiment les restructurer dans leur tête, dans leur esprit. On peut le voir comme du temps perdu, mais c’est absolument indispensable, parce que sinon on ne va les emmener nulle part .
(…) Patrick Battiston est bien intervenu, il leur a parlé de valeurs importantes : l’humilité, l’esprit collectif, toutes ces choses qu’il faut pour arriver au haut niveau. C’était important que le directeur intervienne. Je ne lui aie même pas demandé, lui-même s’est dit qu’il y en avait besoin. Ce qui l’a préoccupé, ce n’est pas d’avoir perdu, c’est surtout ce qu’il a entendu, dans le sens de l’investissement de tous ces jeunes, de leur façon de jouer, de leur individualisme, ça l’a mis tout de suite en éveil. Dans ce groupe il y a des leaders de terrain, d’actions, mais il n’y a pas, comme l’année dernière, des leaders de réflexion, de distance par rapport à ce qui se passe, comme pouvaient l’être Lucas Dumai, Raphaël Crivello ou même Jules Koundé. Il y a des gars qui sont volontaires, qui sont toujours très présents, comme Steven Ako, Thomas Carrique mais ils sont un peu timides. Ça va venir, j’espère. Ils vont nous en faire baver, mais nous aussi on va leur en faire baver. »