Arrivé à Bordeaux cet été en tant que nouvel adjoint de Patrick Battiston, pour s’occuper de l’équipe réserve des Girondins, Sébastien Bannier, ancien formateur à Ajaccio et à Caen, a répondu aux questions de la radio du FCGB pour détailler son rôle au Haillan.
« Ça fait une dizaine d’années qu’on se connaît (
avec Patrick Battiston NDLR), qu’on se retrouve aux réunions des directeurs de centre de formation, une semaine par an. On a aussi été l’un contre l’autre lorsque j’étais coach de la réserve de Caen.
Il m’a apprécié. Moi, bien sûr, je l’ai encore plus qu’apprécié puisque je l’ai avant tout regardé, observé en tant que grand joueur. J’ai énormément respecté cette personne et je la respecte encore énormément. Bordeaux est un club qui m’a toujours parlé, que j’ai toujours suivi. Quand Patrick (Battiston) m’a appelé, j’étais sur ma terrasse, au soleil, au mois de mai, en train de dire à ma femme que j’allais prolonger à Ajaccio… Et cinq minutes après, je lui disais qu’on partait à Bordeaux, après l’accord – bien sûr ! – du président de l’ACA, qui a bien compris ma volonté de rejoindre les Girondins de Bordeaux et Patrick Battiston.
(…) J’ai découvert les gens d’ici lors de mon premier entretien au Haillan. Je n’ai pas hésité à venir, même si c’est certain que le cadre de vie est différent de la Corse. Mais on est, aussi, très bien à Bordeaux. Je serais volontiers resté à Ajaccio.
Mais c’est Bordeaux et c’est Patrick… J’ai eu la chance d’avoir déjà deux autres sollicitations l’an passé, des clubs importants de Ligue 1, peut être même plus huppés, mais Bordeaux ça me parle davantage, il y a une stabilité, et le projet qui m’a été présenté par Patrick Battiston et Ulrich Ramé m’a séduit. Je me suis tout de suite senti bien et ça me permettait professionnellement de franchir un cap et de trouver une autre atmosphère au quotidien (…) La volonté du club, c’était d’avoir quelqu’un venant de l’extérieur, avec peut-être un autre regard, qui au final est complémentaire de ceux des gens en place. Au fur et à mesure, on apprend à se connaître avec les joueurs. Il y a une exigence certaine, mais avant tout un accompagnement, on est avant tout des formateurs. Avec Patrick, Marius, ça se passe bien au quotidien. Les jeunes respectent tous leur carrière de joueurs, mais aussi d’entraîneurs. Ils respectent aussi la mienne, donc tout se passe bien.
(…) Pour l’instant, c’est décevant au niveau des performances collectives. Il y a beaucoup de jeunes joueurs, qui sortent des 19 ans, beaucoup qui n’ont pas énormément joué sur la saison passée, l’amalgame a été compliqué.
On n’a pas eu énormément de professionnels pour les encadrer sur les premiers matchs, du fait de la Coupe d’Europe, des nombreux matches, et tout ça est tout à fait normal. Les circonstances de certains matchs ne nous ont pas permis de gagner. Là c’était mieux ce week-end avec un succès, enfin, mais aussi parce qu’on avait eu
le renfort de professionnels qui ont vraiment joué le jeu à 100%. Maintenant, c’est à nous d’améliorer le potentiel des jeunes joueurs, qui pour certains, est très intéressant, alors que pour d’autres, il y a encore beaucoup de travail. Vous prenez un match comme celui de ce week-end : l’adversaire, Cholet, c’est 27 ans de moyenne d’âge.
Vous avez en face des joueurs qui ont 200/300 matchs de National, de Ligue 2, de CFA. La CFA c’est semi-pro, c’est même professionnel pour 80% des joueurs. Nous, sur les premières feuilles de matches, on avait environ, sur les onze joueurs titulaires au départ, 100/150 matchs en cumulé. C’est un autre rythme, les duels sont complètement différents, la gestion du match est différente, nous on joue tous les coups à fond, il faut des temps forts, des temps faibles, et tout ça, ça s’appréhende. Il y a des moments clés, des coups de pieds arrêtés par exemple, où il faut être encore plus présent. Or, on a pris beaucoup de buts sur coups de pieds arrêtés,… Tout ça c’est de la non concentration, de l’immaturité. Donc oui, il y a du potentiel, mais entre les ‘trop jeunes’ et les ‘plus vieux’, il y a un amalgame à faire.
Pour l’instant, c’est en très nette amélioration, mais c’est aussi grâce au niveau individuel des joueurs. Lorsqu’un joueur est très performant il peut aussi être amené à vite aller au-dessus. Il y a beaucoup d’éléments perturbateurs autour d’une réserve et c’est le lot de toutes les réserves professionnelles. On sait que la CFA c’est un très très bon niveau, aujourd’hui il n’y a plus que 12 réserves professionnelles en CFA. Les 34 autres sont en CFA 2, c’est bien qu’il y a des raisons. Ce championnat de CFA est dur, l’atmosphère est compliquée. Lorsque vous jouez une équipe première, à l’extérieur, le public pousse et nous, quand on est à domicile, il n’y a personne qui pousse car on est « juste » les petits jeunes. Tout ça cumulé, ça fait qu’on a des résultats, comme toutes les autres réserves, très moyens. Mais on vise surtout la progression des joueurs, afin de les préparer du mieux possible au monde pro. »