Laslandes : « Je n’ai jamais parlé de moi comme d’un buteur. J’ai toujours recherché à jouer pour les autres »
« Mes parents ont toujours été derrière moi par rapport au foot. Mon père a joué en amateur, mon grand-père avait joué aux Girondins, ma mère et ma sœur en D2 au handball, donc l’esprit de compétition était déjà là. Lorsqu’il y avait des stages, des sélections, mes parents me les finançaient. Parfois, du coup, on ne partait pas en vacances. Ils m’ont toujours poussé à me battre. Quand je n’ai pas été pris dans ce qui était considéré comme le deuxième centre des Girondins, ils m’ont aidé à trouver un club, à Mérignac. C’est un chemin de traverse, et là, si tu n’as pas le mental, tu ne passes pas.
(…) Au départ, en poussins, j’étais défenseur central parce que j’étais plus grand que les autres. Mais rapidement, je suis passé devant. Les filets me donnaient de l’excitation. C’est bien ce que je préférais : faire trembler les filets. Déjà petit, chez ma grand-mère, sur le lit, je reproduisais des buts, j’imaginais des finales de Coupe. Après, je n’ai jamais parlé de moi comme d’un buteur. J’ai toujours recherché à jouer pour les autres. Enfant, j’admirais Bernard Lacombe pour ça. Et on peut regarder les stats, chaque saison j’ai marqué une quinzaine de buts, mais aussi une palette de passes décisives. C’est mon identité. En DH, on comptait un petit peu plus sur moi, car j’étais le petit jeune d’une équipe entourée d’anciens, mais ensuite, chez les pro, on ne m’envoyait plus de longs ballons dans la course. Je jouais avec les qualités des autres, ils jouaient avec les miennes. J’ai eu la chance de jouer avec des gens intelligents.
(…) J’ai eu la chance d’avoir le choix (entre Bordeaux et Auxerre NDLR). On avait battu Bordeaux en Coupe de la Ligue (2-1), j’avais marqué les deux buts. Patrick Battiston m’avait demandé à la fin du match de venir au Haillan pour discuter. Le club m’a alors proposé d’être stagiaire, de m’entraîner avec la division trois et quelques fois dans le groupe pro. Le truc, c’est que ça faisait un moment que les Girondins ne sortaient plus de jeunes. Le discours ne m’a pas plu, et je suis parti à Auxerre. Guy Roux m’avait précisé, de son côté, que je ne serai pas déçu. L’AJA était dans le haut du panier en matière de formation et me proposait de m’entraîner tous les jours avec le groupe pro. »