Laslandes : « Sylvain et moi, on avait un réel plaisir à jouer ensemble, surtout avec Jo et Ali »

Toujours dans son entretien en trois parties pour So Foot (à lire ! Vraiment…), le Médocain Lilian Laslandes a eu besoin de plusieurs réponses à différentes questions pour expliquer en détails l’osmose qui existait en 1998/99 au sein des Girondins. L’ancien grand attaquant du FCGB, champion de France à la fin de cette année là, revient notamment sur sa complicité avec Sylvain Wiltord dans le 4-4-2 losange.

« En 97, j’arrive dans une équipe super sympa avec Ramé, Saveljić… J’étais alors en train d’accomplir un rêve. Dès les premiers matchs amicaux, à l’entraînement, en mettant la tenue des Girondins, tu t’identifies enfin. Pendant toute la préparation, je mettais un but par match, donc c’était parfait. Le rêve a continué ensuite. La première saison, je mets quatorze buts, le président m’avait fixé une prime à quinze et il me la donne quand même pour l’ensemble de mon boulot sur et en dehors du terrain.

(…) Triaud, il était comme aujourd’hui, mais il avait un peu plus de libertés au départ. Car à cette époque, il avait davantage la possibilité de dire non à certaines recrues. Les méthodes étaient différentes. On a senti une cassure quand M6 est arrivé au club en fait. Avant, on allait en cuisine, dans les bureaux, on disait bonjour à tout le monde. Dès qu’ils sont arrivés, on a eu interdiction de le faire. Nous, on continuait à faire ce qu’on avait l’habitude de faire… mais c’était différent. Il y avait le sportif et les bureaux. (…)  Oui, M6 c’était clairement la fin de l’esprit de famille. Au départ, en plus, on avait les vestiaires sous le château, on montait par les escaliers. Après, on a eu un nouveau local qui nous éloignait toujours un peu plus des bureaux. On faisait toujours l’effort d’y aller, mais c’était différent.

 
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(…) Sylvain était arrivé un an après moi, en 98. Avant, je jouais avec Papin. Il arrivait de Rennes. C’était un garçon bon enfant, qui s’amusait beaucoup dans la vie aussi. Et sur le terrain, c’était la même chose. Notre complicité s’est rapidement installée. Dès le premier match contre Paris, on marque tous les deux, et Benarbia marque le troisième. Pareil lors du deuxième match. On avait un réel plaisir à jouer ensemble, surtout avec Jo (Micoud) et Ali (Benarbia) derrière. C’était soit l’un, soit l’autre. Il n’y avait aucune jalousie, et si un jour, on était moins bien, on acceptait de laisser la place. Je me rappelle d’une fois, avant un déplacement à Marseille, d’être allé dire à Baup que je ne me sentais pas tr_s bien et qu’il fallait faire jouer Kaba Diawara. Et Kaba a marqué deux buts. J’étais vraiment content pour lui parce que c’était aussi un mec super sympa. Et le reste de la saison, ce n’était que du plaisir. Ma relation avec Sylvain était forte, mais pas plus qu’avec les autres. On se retrouvait parfois en dehors, plus tard dans la soirée, au restaurant. Sylvain, il aimait bien sortir lui aussi. J’ai jamais été chez lui, mais certains matins, à l’entraînement, on se chambrait quand on voyait la voiture de l’un ou de l’autre en sortant de boîte. J’ai vraiment apprécié jouer avec lui.

(…) Il faut comprendre qu’on a tourné avec quelque chose comme dix-sept joueurs à peine. On avait la chance, le plaisir de se retrouver ensemble, de se chambrer. Je me rappelle d’un match important qu’on gagne et après, on va au restaurant. On sort le soir, et le lendemain, on arrive dans le vestiaire un peu fatigués. Élie Baup commence à parler, et je commence à m’assoupir un petit peu. Et là, Michel Pavon frappe un petit coup dans les mains et fait sortir tout le monde du vestiaire. Je me réveille, seul dans le vestiaire donc, et en arrivant sur la pelouse, tout le monde m’attend pour m’applaudir. Des conneries comme ça, il y en a des paniers à raconter. Baup savait que, sur le terrain, on faisait les efforts. Tu te permettrais de faire ça sans assurer derrière, ça ne serait pas passé. »