F. Brunet : « Triaud a décidé de retarder le bus des joueurs et a exigé qu’Almaty fasse le nécessaire pour que nos gars soient sortis du bar et regagnent leur hôtel en toute sécurité »
« Moi, je n’étais pas à Almaty, mais il y avait une dizaine d’Ultramarines, au bout du monde, loin de nos sociétés européennes et de la France. C’était un autre monde, d’autres règles, pas de règles même, et pas de police, ou plutôt une police corrompue. Bref, totalement autre chose… Et ils sont tombés dans un traquenard, à se faire attaquer par une cinquantaine de mecs, devant se réfugier dans un bar avec une police leur disant de se démerder et qu’elle n’assurerait pas leur sécurité. L’hôtel était à trois quarts d’heure de là et ils étaient, sinon apeurés, sans solutions pour s’en sortir. Donc ils ont appelé le responsable sécurité du club, qui s’occupe de nous toute l’année, pour lui présenter la situation, et Jean-Louis Triaud a décidé de retarder le bus des joueurs, de l’arrêter, et il a exigé qu’Almaty fasse le nécessaire pour que nos gars soient sortis du bar et regagnent leur hôtel en toute sécurité. Les Stéphanois ont aussi un peu vécu ça en Ukraine… Ce sont des endroits où il n’y a pas les mêmes règles. Les Stéphanois se sont carrément fait tirer dessus ! Alors certains vont dire qu’il fallait faire face, mais quand tu es 10/15, à l’autre bout de la planète, contre 50 types qui ont fait la guerre ou l’armée et n’ont pas les mêmes valeurs, c’est vraiment ta vie personnelle qui est en jeu.
Nous, à Bordeaux, c’est vrai que beaucoup de gens en veulent à Jean-Louis Triaud car ils aimeraient que le club ait plus d’ambitions, mais ce soir là il avait été formidable. Le bus des joueurs a été retardé puis arrêté pendant 1 heure alors qu’ils avaient un avion à prendre pour vite rentrer car il y avait un match 3 jours après contre Nantes et qu’il fallait récupérer. Ensuite, il a foutu le bordel auprès du club d’Almaty pour que des minibus soient affrétés et viennent chercher nos gars pour les ramener à l’hôtel. Il y a un lien de confiance entre nous et le club, mais chacun reste dans son rôle. On se respecte, on s’aime beaucoup, mais on défend tous nos intérêts. On a un président qui, en plus, n’est pas actionnaire mais bénévole, donc ce n’est pas son argent. Nicolas de Tavernost, d’M6, on le voit très peu, une fois par an. Donc Triaud, il défend ce qu’il peut défendre pendant que nous notre rôle est de mettre une pression positive pour donner des idées et montrer qu’à Bordeaux il y a une attente. Et croyez-moi qu’on se chauffe énormément sur tout ça. »