Gautreau : « Gourvennec est exactement comme un coach doit être à l’heure actuelle, il sait parfaitement quoi dire à ses joueurs »
Mais pour ceux dont j’ai parlé avant, j’ai des attentes. Sans m’enflammer cependant, comme pour les Sagnol aux Girondins ou Makélélé à Bastia il y a deux ans. Pourtant ’il y a une vraie différence entre ces deux vagues d’air frais, car celle d’il y a deux ans n’avait pas de passé d’entraîneur, pas de palmarès. C’était surtout des anciens joueurs, sauf Renard au LOSC, qui arrivait quand même du contexte africain, très différent. Des paris dont on espérait qu’ils amènent leur vécu dans les grands clubs étrangers en devenant entraîneurs. Mais cela n’a pas marché. Aujourd’hui, Favre arrive en ayant été élu plusieurs fois meilleur entraîneur de Bundesliga et Emery vient de gagner trois Europa League de suite, ce ne sont pas des inconnus ! Et du côté des coaches français, Gourcuff et Gourvennec sont très intéressants en termes de jeu. Ça a été compliqué pour Gourvennec sur sa dernière année à Guingamp, avec les départs de Beauvue et Mandanne, mais comme c’est un coach qui a une super attitude et qui ne respire pas que foot, il trouve toujours des solutions.
Cet hiver, quand il était dans la zone de relégation, il a su relativiser le drame sportif par rapport aux attentats. Mine de rien, c’est le seul entraîneur que j’ai vu être capable de prendre du recul, tout simplement, sans tomber non plus dans le pathos. C’est un gars qui est, je pense, exactement comme un coach doit être à l’heure actuelle, qui sait parfaitement quoi dire à ses joueurs. Il sait bien faire jouer ses équipes, mais aussi fermer le jeu, parfois, quand il le faut, alors j’attends de voir son apport à un effectif comme celui de Bordeaux. Comme Gourcuff ou, toutes proportions gardées, Favre et Emery, ce n’est plus un néophyte, il a fait des choses et prouvé sa valeur. Du coup, j’espère sincèrement un vrai vent d’air frais au niveau des entraîneurs de Ligue 1, et que je n’aurais pas à dire au bout de 4 ou 5 mois qu’il faut arrêter avec les escroqueries médiatiques, du genre Sagnol ou bien Montanier, à Rennes. Bon, j’avais aussi participé à cette escroquerie parce que j’espérais que Sagnol réussisse, au début… »