Daniel Riolo tacle encore Laurent Blanc, vante Zinédine Zidane et décrit Aimé Jacquet en « prof d’EPS »

Hier, sur RMC, un débat a eu lieu entre l’éditorialiste Daniel Riolo et l’ancien attaquant des Girondins et de Marseille, Christophe Dugarry, sur la manière de définir un bon entraîneur. Développant longuement son avis, Riolo en est venu à citer 3 ex du FCGB…

« Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il m’arrive assez rarement, même si je vais faire un distinguo, de critiquer tout de suite un entraîneur, car je prends le temps avant de le faire. Cependant, je distingue les français des étrangers, car les coaches comme Girard et Antonetti, qui ne reviendront plus, on les a déjà vus et on peut en parler. Mais c’est surtout leur formation, dont on sait comment elle fonctionne, que je n’aime pas. Cette vision là, la leur, le fait qu’ils aient été formés à un jeu défensif, ne me pait pas. Après 1998, on a eu le défaut, en France, de former les entraîneurs à ne, d’abord, pas prendre de buts. Ça ne me plait pas.

Aussi, on ne peut pas juger le travail d’un entraîneur, s’il est bon ou pas bon, sans tenir compte du contexte. Dans quel club il arrive ? A quel moment ? Est-t-il soutenu par ses dirigeants ? A-t-il un directeur sportif qui lui tire dans les pattes, ou pas ? A-t-il des joueurs réceptifs à sa méthode pour qu’il fasse progresser l’équipe ? Il faut savoir tout cela. C’est très dur de juger un entraîneur qui ne peut pas bien bosser. Et nous, notre boulot, c’est d’avoir les infos pour en parler et ensuite dire si on pense qu’il est bon et qu’il réussira ailleurs.

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(…) Ainsi, de mon point de vue, je ne crois pas que Laurent Blanc soit un vrai bon entraîneur. Ses idées sur le foot rejoignent vraiment les miennes, mais je pense que son management n’est pas approprié au football d’aujourd’hui. Son modèle, c’est Alex Ferguson, à Manchester, mais lui bossait avec plein d’adjoints et ne s’occupait plus des entraînements depuis des années, et il avait un management très offensif, que Blanc n’aura, je pense, jamais. (…) Zidane ? Rien à voir ! Il y avait une énorme différence entre son image publique et le privé, je m’en suis rendu compte très tardivement, au Mondial 2006. Rien qu’à la façon dont il regardait les autres et les entraînait par son charisme je me disais qu’il serait suivi sans problème comme entraîneur. Même si personne ne le voyait entraîneur à l’époque.

En tout cas, la différence entre notre école de coaches et l’étranger, c’est que les étrangers sont souvent des intellectuels alors que nous on a des profs de gym. Et l’exemple du prof de gym, c’est Aimé Jacquet, qui était un prof d’EPS, et cela ne l’a pas empêché d’être champion du monde, de faire une très bonne carrière à Bordeaux et d’avoir été, avant, un très bon joueur de foot. Mais Jacquet, c’était à une autre époque qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, un entraîneur ne peut pas être juste un prof d’EPS. Il y a tout un management et une vision du jeu, de la vie d’un groupe, d’un club, et des rapports avec le monde du foot, les agents… Mais je ne dénigre pas Jacquet en disant cela. »

En (grande) partie d’accord avec Riolo, mais tout de même heurté par ses mots sur Blanc et Jacquet, « Duga » a quand même tenu à en placer une pour répondre.

« Je pense que tu te trompes sur Laurent Blanc. Quant à Aimé Jacquet, moi je l’ai eu comme entraîneur à mes débuts en pro, à Bordeaux, quand j’avais 16 ans, puis en équipe de France, et ce n’était pas un « prof d’EPS » ! Je peux te l’assurer. Les Tigana, les Battiston, etc ils en prenaient plein la tronche ! Ce n’était absolument pas un ‘prof d’EPS’. Je ne comprends vraiment pas ton expression. »