Christophe Dugarry : « Je ne dis pas qu’en bossant j’aurais réussi à être Zidane, loin de là… »
Toujours à propos de Zinédine Zidane, et sur le plateau du « Vestiaire » d’SFR Sport, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Christophe Dugarry, a réaffirmé les raisons de sa trajectoire différente de celle de son ami.
« Zizou devait avoir 17 ans et demi quand il a disputé son premier match en pro… Mais le Zidane que l’on a connu et qu’on connait tous maintenant, ce n’est pas, mais alors du tout le même que celui de ses premières sélections en catégories de jeunes. Je le sais car on était déjà ensemble quand le coach venait nous voir pour nous dire qu’on allait jouer une mi-temps chacun et savoir qui voulait jouer la première et qui voulait jouer la deuxième. A l’époque, on jouait tous les deux en tant que N°10, on avait chacun beaucoup de talent, et Zizou… ce n’était pas encore Zizou. Mais ce qui fait qu’il l’est devenu c’est le travail. Sincèrement, il avait un truc de différent, un vrai plus, mais le travail a tout fait. Ne croyez surtout pas que c’était Messi, même si, oui, il avait un talent supérieur aux autres. Mais il était très lent, il avait aussi du mal à tenir physiquement sur tout un match, il ne dribblait pas les mecs, car il n’allait pas très vite avec le ballon. Après, il a toujours eu ce contrôle, cette façon de toucher le ballon, de voir les choses avant les autres, mais le travail et la répétition ont tout fait.
A Cannes, le centre de formation l’a fait progresser énormément, tout comme, après, sa rencontre avec Rolland Courbis à Bordeaux… Il était très bon, mais comme moi en fait. A son âge, lors de nos débuts, je pense, oui, qu’on avait à peu près le même niveau technique. Je vous promets ! Sans vouloir me vanter ni faire le faux modeste je crois qu’on avait une ressemblance technique au niveau du potentiel et du talent. Sauf que, bon, lui il a bossé comme un malade et que moi j’ai pas bossé. Alors, je ne dis pas qu’en bossant j’aurais réussi à être Zidane, loin de là… Car après, des choses se sont révélées à lui, il a montré qu’il avait un mental extraordinaire, et que c’était un compétiteur hors pair. Même moi, le connaissant depuis tout petit, je ne pouvais pas du tout imaginer qu’il puisse devenir un jour le meilleur joueur du monde. Ça a été le résultat d’une somme de travail inimaginable. »