Jean-Louis Triaud : « Je vais devoir faire attention à ne pas mettre le clignotant chaque matin »
Encore durant son point presse d’hier, qui officialisait son remplacement en tant que président des Girondins par Stéphane Martin, ce cher Jean-Louis Triaud, désormais président… du conseil d’administration des Marine et Blanc, a tiré, à sa manière, un bilan humain de sa présidence, de 1996 à 2017.
« J’ai un pincement au cœur, mais pas trop pour la fonction. Le pincement au cœur, il est pour les gens que j’ai côtoyés avec beaucoup de plaisir et dont j’ai pu apprécier l’investissement, le dévouement même, et le professionnalisme. Il y a des gens que je voyais au quotidien que je ne verrai plus au quotidien, et j’aurai forcément des regrets par rapport à tous ces gens m’ayant accompagné et avec qui j’avais créé des liens forts, comme cela arrive quand n’importe quel cadre ou dirigeant prend sa retraite. La seule question qu’on pourrait se poser à ma place – mais ne vous la posez pas… -, c’est de pouvoir faire ce que j’ai négligé pendant 20 ans : les weekends en famille avec mon épouse, la viticulture, car malgré ma retraite je reste impliqué, et mon handicap au golf qui a besoin de s’améliorer. Je vais m’y consacrer. Je ne manque pas du tout d’idées pour mon quotidien. Mais la géographie locale fait que je passe pile devant le centre d’entraînement quand je vais vers le Médoc, et donc je vais devoir faire attention à ne pas mettre le clignotant à gauche chaque matin. Ce sera un vrai changement de pratique, mais sans spleen.
(…) Au début, je ne me voyais pas venir dans le football. Vous n’allez pas découvrir maintenant que je suis plus rugby à la base… Mon arrivée aux Girondins elle était due au fait qu’il y avait un vieux fantasme comme quoi la viticulture pouvait aider le football girondin, qui allait mal. Voilà comment j’ai mis le doigt dans l’engrenage, en cassant les pieds à tous mes amis viticulteurs pour qu’ils me rejoignent. Après, vous connaissez l’histoire par cœur, je me suis retrouvé président… par hasard, en 1996, sans avoir aucune idée de combien de temps ça durerait. Au final, j’ai tenu 20 ans, c’est un long bail… D’ailleurs, pour ceux qui ont connu ou qui ont juste entendu parler de mon beau-père, Henri Martin, président dans les années 60, il avait décidé de faire 10 ans ; et bien moi j’en ai fait le double. Et c’est déjà beaucoup ! J’en garde de très, très bons souvenirs. Mais en fait, je ne sais même pas pourquoi je parle ainsi car je suis toujours au club, comme président du conseil d’administration. Je vais continuer de m’intéresser à l’équipe, de suivre les matches, mais je vais laisser à Stéphane Martin le ‘plaisir’ de se geler, tout seul, dans certains stades au mois de janvier (rire). Sinon, à part cela, je vais rester passionné, très motivé et très concerné par le club. »