La transition entre Jean-Louis Triaud et Stéphane Martin vue par Gaëtan Huard
Toujours sur GOLD FM, la radio officielle des Girondins, et après son hommage très complet rendu à Jean-Louis Triaud, Gaëtan Huard a présenté ses analyses concernant Stéphane Martin, le successeur de JLT comme président du FCGB. Et pour « Guéguette », ex gardien bordelais, Martin va avoir du boulot pour remplacer Triaud et apporter sa patte à la tête du club.
« Quand tu es salarié, dans une entreprise, c’est que tu rends des comptes. Jean-Louis Triaud aussi rendait des comptes, mais il n’avait pas besoin du club dans un sens, car il n’en vivait pas, il ne touchait pas d’argent. Être dans le football sans avoir besoin du football pour vivre, ça veut dire, d’un côté, pas de pression particulière, donc tu es tranquille. Je ne dis pas que Jean-Louis n’était pas impliqué, mais à un moment, comme l’a dit Nicolas de Tavernost, on arrive à la fin d’un système… Pendant des années, le président Triaud a surtout ‘jonglé’ sans avoir de pouvoir financier, et donc décisionnel, entre l’actionnaire, M6, et le staff. Il faisait le tampon, la jointure, et devait concilier les intérêts de tous. Ce n’était vraiment pas un rôle évident. Il s’en est donc très bien sorti dans l’ensemble. Et donc il passe la main à un dirigeant plus ‘habituel’. Donc on souhaite, déjà, la bienvenue à Stéphane Martin, une personne qu’on ne connait pas encore et qu’on va tous découvrir. On lui souhaite d’amener le projet ‘Girondins de Bordeaux’ le plus loin possible, le plus haut possible et de pouvoir faire des choses. Après, on ne peut pas non plus faire n’importe quoi, il ne faut pas… Ça serait quand même dommageable de s’enflammer sur une saison, par exemple, dans les dépenses pour compromettre la pérennité de tout ce qui a été fait avant. Il y a un équilibre à trouver. Avec Martin comme avec Triaud, Bordeaux ne sera pas le Paris-Saint-Germain.
(…) S’il vient du milieu bancaire, c’est probablement car il va pouvoir être, par rapport à l’actionnaire, à M6, plus à l’écoute des aspects financiers, plus précis dans ce domaine. Jean-Louis l’était très certainement aussi, il connaissait l’économie du football, car il validait en première instance avant de faire valider par l’actionnaire ensuite, mais là, Stéphane Martin devra encore mieux gérer le budget. C’est un banquier, et donc un gestionnaire. Il ne va pas dépenser plus que ce qu’il ne peut, il sera très prudent sur ce point je crois. On le verra assez vite de toute manière… Pour le moment, on ne connait pas encore la personne, on va la découvrir au fil du temps, et on va voir s’il est capable de trancher sur les dossiers délicats, et de prendre les décisions payantes au final. Maintenant, comme je l’ai dit, il est président salarié, et je pense que si Nicolas de Tavernost met quelqu’un en temps que salarié, c’est pour être plus pressant avec lui, notamment sur l’aspect financier. Il y a aussi Alain Deveseleer avec lui, le directeur général, qui reste là, pour tout ce qui est administratif, pour soulager le président de ce problème. L’idéal, aujourd’hui, ce serait que les Girondins de Bordeaux progressent, il est là le maître mot.
(…) Avec Mr Martin, on attendra quelque chose de nouveau. Si je l’écoute et que je le lis, je note que c’est quelqu’un qui connait déjà les Girondins de Bordeaux par cœur. C’est un Bordelais, qui est fan depuis très longtemps et qui connait l’histoire du club, comme Jean-Louis la connaissait également très bien. De ce côté-là, il y a une belle continuité, et il vaut mieux que ce soit quelqu’un qui aime le club et qui connaisse le foot… Pour le reste, on verra. Par rapport à son ancien travail à la banque, en Espagne, on comprend très bien que l’actionnaire mette quelqu’un qui gère et qui est actif au quotidien dans l’administratif et dans l’ensemble de l’organisation. Il sera dans le club, dans la vie autour du club, dans les négociations, donc il faut une méthode de travail, une approche, au-delà d’une connaissance du football et des Girondins. Car il y a une hiérarchie qui est construite d’une certaine manière où il y a des gens qui peuvent parler du domaine sportif, des gens qui peuvent parler de l’administratif, ou de la finance, du marketing, de la communication, et il y en a qui président le tout et qui décident. Chaque secteur doit fonctionner, et l’ensemble doit se tenir. Pour tout ce qui est du domaine sportif, il faut faire confiance au staff technique en place, et donc la direction aura la responsabilité, selon les moyens, les ambitions, de valider ou non les demandes du coach, selon les besoins du club, identifiés en concertation. On ne peut pas faire n’importe quoi c’est toujours comme cela que ça marche ! »