Jocelyn Gourvennec – « J’ai un peu changé mon approche dans la préparation des matches »
Dans la continuité de ses explications détaillées concernant tout son management global, Jocelyn Gourvennec a insisté sur les variations qu’il mettait en place, autour de sa méthode générale, afin d’adapter son discours aux joueurs et à leurs évolutions au fil de la saison. Des analyses très intéressantes, encore une fois, que l’entraîneur des Girondins de Bordeaux livre sur GOLD FM, radio du FCGB.
« La trêve internationale ? Non, ce n’est pas spécialement gênant pour notre travail. Ce qui est un peu plus embêtant, c’est de fonctionner avec un groupe amputé de tous ses joueurs internationaux. Mais on s’adapte avec un groupe réduit. En même temps, cela nous permet de voir les jeunes à l’œuvre en intégrant certains d’entre eux au groupe pro. Vu qu’on joue le dimanche soir, en décalé, on a encore un peu de temps pour bien préparer le match à Nice. Jeudi on récupérera tout le monde, donc ça ira. Pour ceux qui restent au Haillan, cette coupure permet à tout le monde de vraiment se régénérer et de couper avec le rythme de la compétition. On dit souvent que la trêve coupe un peu les dynamiques des équipes qui vont bien, mais nous on essaye surtout d’en profiter pour reprendre de l’énergie avant d’attaquer la dernière ligne droite de la saison, avec la même envie et la même cohésion.
(…) Vu que les joueurs ont haussé leur niveau, que le collectif prend forme, et que nos deux recrues de l’hiver, Vuka (Vukasin Jovanovic) et Younousse (Sankharé), ont apporté tout de suite au groupe en étant à un bon niveau, j’ai un peu changé mon approche dans la préparation des matches. Je suis plus dans le court, voire le très court terme, en parlant surtout du match qui vient, car j’ai un effectif plus jeune que ce que j’avais eu par le passé, donc ils ont besoin d’être vraiment focalisés, au-delà des contenus, du moyen terme, sur quelque chose de parlant pour eux, d’immédiat. On est donc un peu moins sur des principes de jeu à moyen terme, mais on donne tout sur le match qui vient, puis on passe au suivant. Je pense que c’est plus intéressant pour le groupe, en ce moment, d’aborder les choses comme cela, surtout pendant une trêve. Aujourd’hui, cela correspond mieux aux envies du groupe, qui progresse dans la maturité mais doit encore s’améliorer. Et moi, dans mon management, vu là où on veut arriver, il y a des échanges collectifs à avoir, d’abord, et notamment sur des reprises de semaines, mais aussi du relationnel individuel.
Aujourd’hui, si le visage des Girondins a été modifié, c’est grâce à beaucoup de petites choses, et on veut entretenir cela, cet équilibre, cette efficacité derrière laquelle on a beaucoup couru en 2016 et qui nous fait encore défaut parfois. L’équipe sait être plus opportuniste, a su corriger ses défauts, certains défauts. Le groupe a grandi, se sent plus costaud. Le temps a été pris pour que les choses se fixent entre le coach que je suis et les joueurs, pour qu’on se connaisse mieux, qu’on ait du recul sur ce qu’on a vécu, de bien, de mal, et qu’on se fasse confiance les uns les autres, dans le projet du club, où chacun à un rôle et des responsabilités. »