Florian Brunet : « On s’attend à un ‘comité d’accueil’ de dingue, à être traités comme des animaux »
Ayant obtenu le droit d’aller à Nantes, dimanche, après avoir fait pression pour démontrer l’incohérence de la politique répressive envers les supporters ; les… 250 Bordelais autorisés à aller en parcage devraient cependant subir un encadrement que Florian Brunet (un des responsables des Ultramarines) anticipe comme allant être très strict. Dans l’émission radio « Girondins Analyse » (sur RIG), hier soir, il a donc insisté sur ce point.
« Le nombre de 250 ? Il ne nous contente pas, ça nous fait mal d’en laisser beaucoup sur le carreau, mais il a fallu se rendre compte du symbole globale, et c’est presque de la politique sur ce point, car c’est la première fois, enfin, qu’il y a eu une brèche juridique qui s’ouvre sur ce dossier-là, des interdictions de déplacements. Donc si on avait insisté pour avoir plus, on risquait surtout qu’ils se braquent, qu’ils retirent vite leur proposition, et cela n’aurait pas été très malin de notre part. Le rapport de force était celui-là, une main tendue, c’était une première, et on retient ça, la brèche qui s’est offerte pour faire, on l’espère, jurisprudence dans l’avenir. C’est cependant loin d‘être une victoire, car on n’oublie pas tous ceux qui ne pourront pas venir, je le redis. Ou alors une victoire au goût très, très amer, car nous ne serons pas nombreux, et on sait qu’on sera sacrément encadré, avec sans doute un accueil très sympa (sic) de la part de toutes les forces de l’ordre qui nous attendront sur place, à Nantes.
(…) Dimanche, on imagine qu’il y a de fortes chances d’incidents provoqués par la police. Oui, on peut aller à Nantes, comme on le voulait, mais on s’attend à trouver un ‘comité d’accueil’ de dingue, à être traités comme des animaux, à être fouillés sans ménagement, à ne même pas pouvoir aller pisser… Et derrière, ci ça dégénère un minimum ; et ils n’attendent que ça ; on nous donnera des leçons de morale, alors qu’à la base ce sont bien eux qui refusent le dialogue et répriment à tout va. On ne sait même pas encore tout des mesures de sécurité prises et des consignes qui nous seront données, on a dû louer des bus en catastrophe… Mais bon, on va nous demander, à nous, d’être, encore, irréprochables. Comme si nous étions des moins-que-rien, voire des criminels… Et c’est comme ça tous les weekend. Et après, on reçoit toujours des leçons de morale sous-entendant qu’on se comporte mal à chaque fois.
Mais l’important, il est surtout dans le fait que l’idée de réfléchir différemment l’enjeu des déplacements des supporters se pose enfin, car il faut qu’on arrive à se réunir autour d’une table pour mieux organiser tout ça, sans que la seule réponse soit la répression systématique. Et quand les lois deviennent absurdes, c’est notre devoir de ne pas nous laisser faire. On nous enlève notre passion et notre droit de circuler librement. A force, ça va contribuer à ce que les stades soient… vides. Déjà que les nouveaux sont surdimensionnés ; et payés en partie par nos impôts au passage… »