Emmanuel Petit : « J’étais un peu perplexe au départ, mais le Zizou entraîneur m’a bluffé »
Après Frank Lebœuf, c’est aussi dans ‘Le Vestiaire’ (SFR Sport) qu’Emmanuel Petit a tenu à saluer, avant la très belle finale Real Madrid / Juventus Turin de ce weekend, le début de carrière tonitruant de Zinédine Zidane comme entraîneur principal. L’ancien N°7 bordelais dans les années 90 est à un match, une finale, de gagner une deuxième Ligue des Champions de suite comme coach, et c’est très fort.
« Entraîneur et joueur, c’est deux fonctions complètement différentes. Et moi, je ne vais pas vous mentir, j’étais un peu perplexe au départ. Mais après 6 mois le Real gagne la Ligue des Champions…Alors j’attendais avec impatience cette saison, car c’est sur la régularité, weekend après weekend, qu’on juge vraiment un entraîneur. Dans un match de Coupe d’Europe, sur une double confrontation, il peut y avoir des détails, des décisions arbitrales, des circonstances de jeu faisant que tu passes ou pas, sans forcément le mériter ; alors que sur tout un championnat, non. Mais dans son management, sa communication, il m’a bluffé. Je le trouve de mieux en mieux, il fait quasiment un sans-faute, à l’image de ce qu’il a été en tant que joueur dans le relationnel qu’il a avec les joueurs sous ses ordres : beaucoup d’humilité, toujours dans la diplomatie.
Ces dernières semaines, son turnover m’a beaucoup plu, notamment avec Cirstiano Ronaldo, alors qu’il y avait eu des conflits d’égos lorsque les précédents entraîneurs avaient voulu le mettre sur le banc, car il voulait tout jouer, tout le temps. Mais là, Zizou fait adhérer et fédère tout son vestiaire. Le fait d’avoir été un très grand joueur, ça amène les joueurs à te tester, à remettre en cause ton autorité, pour savoir quelles sont tes compétences, d’un point de vue tactique, technique, tes idées de jeu. Donc oui, il y a le talent des joueurs, avec des individualités qui font un collectif très fort, mais en même temps il y a une telle pression, au quotidien, une obligation de gagner… Il faut savoir que le Real Madrid est une ‘machine à laver’, qui essore ses entraîneurs, ne les garde pas longtemps. Lui, il est là depuis un an et demi et on dirait qu’il est parti pour un bail, jusqu’à casser un record à ce niveau. Donc, sincèrement, sans mentir, je suis bluffé par ce qu’il est en train de faire ! »