Nicolas de Préville : « Pas possible de laisser un mec dans la surface et d’attendre que tout se passe »
Uniquement passeur décisif, une seule fois, à Paris (défaite 2-6), Nicolas de Préville n’est pas (pas encore ?) en réussite avec son nouveau club des Girondins, où il n’a joué que 4 matches cependant. L’attaquant bordelais, interrogé par par GOLD FM à propos de la critique souvent formulée envers lui comme quoi il n’est pas un buteur, explique avoir quand même cette âme de numéro 9. Mais il ne raisonne pas du tout de manière individualiste et l’assume à 100%.
« Je ne suis pas quelqu’un d’égoïste sur le terrain. Au niveau des efforts, je ne vais pas jouer la carotte pour absolument avoir l’opportunité de marquer, et si je peux faire marquer des buts aux autres c’est aussi important. Donc quand je juge, sur le moment, que c’est mieux de faire la passe, je n’hésite pas (…) Oui, je me considère quand même comme un buteur. La saison dernière, j’ai quand même mis des buts avec Lille (14 en 30 matches + 2 en 4 matches sur le début de cette saison, NLDR), et la saison d’avant, avec Reims, aussi (6 buts et 9 passes décisives, NDLR), même si j’avais un rôle différent et que je n’étais pas attaquant axial. Mais oui, je me considère comme un buteur. Les supporters, je les laisse juger ce qu’ils veulent, ils ont le droit de penser ce qu’ils veulent. En tout cas, moi, je suis venu ici pour bosser, et pour aider le groupe au maximum.
Dans l’état d’esprit, je suis plutôt un numéro 9 altruiste. Après, si on catégorise les ‘vrais neuf’ comme vraiment égoïstes, qui ne se concentrent que sur le fait de rester dans la surface pour attendre que le ballon tombe sur leur tête ou dans leurs pieds, et bien ce n’est pas mon cas, c’est sûr… Moi, je vais faire tous les efforts qu’il faut pour le collectif, me battre, beaucoup défendre, et beaucoup attaquer aussi. J’ai besoin de participer au jeu, et je pense qu’aujourd’hui, dans le foot de haut niveau, ce n’est pas possible de laisser un mec dans la surface et d’attendre que tout se passe autour de lui… Je pense que l’attaquant doit participer au jeu. Même si ça passe par faire des courses et ne pas recevoir le ballon ou en toucher 15 ou 20 par match, il faut faire le travail. Si je dois faire ça, je le ferai, et voilà. C’est ça participer au jeu, et aider aussi les autres à marquer – que ce soit Malcom ou François (Kamano), ou Younousse (Sankharé) -, leur créer des espaces, des ouvertures, leur donner des ballons… C’est aussi ça le rôle d’un attaquant. Aujourd’hui, les attaquants, dans les grands clubs, ils sont tous très polyvalents.
(…) Les statistiques ? Oui, c’est important, mais je ne pense pas qu’il faut être obnubilé par la performance statistique. Il faut être obnubilé par la performance tout court, pas ‘Les stats, les stats, les stats !’. Et puis si on est performant, les statistiques viennent toutes seules. Les stats, je n’y pense pas sans arrêt, j’y accorde juste de l’importance à la fin de la saison, quand on fait les comptes, les bilans pour juger si c’est bien ou pas. Forcément, je veux marquer le plus possible et faire le plus de passes décisives que possible, mais le plus important, c’est d’être performant, que ce soit individuellement et surtout pour le collectif. Si on a cette base-là, les stats viennent naturellement et l’équipe tourne bien. »