Jocelyn Gourvennec : « Vous impactez le jeu de votre équipe par le discours et le choix des recrues »
Se remémorant, pour beIN Sports, sa période (2010-16) comme coach de Guingamp, Jocelyn Gourvennec explique comment, lui qui a des principes de jeu plutôt offensifs en théorie, a dû les adapter à la nécessite de jouer de manière plus dynamique. Car une fois monté de National jusqu’en L1, l’EAG n’avait pas les armes, selon l’actuel entraîneur des Girondins, pour imposer un jeu de domination technique.
« Quand on est une équipe à plus petit budget, on est toujours un peu plus petit dans le rapport de forcer dans le rapport de force de certains matches. On ne peut pas rivaliser sur la possession, la qualité, l’emprise sur le jeu. Ce n’est pas possible ça, vous pouvez me dire ce que vous voulez… Donc il faut faire différemment, être très organisé, rigoureux, et avoir une équipe très dynamique et tranchante. »
A l’été 2016, après 3 maintiens en Ligue 1 acquis avec le club breton, une Coupe de France gagnée en 2014 et un 1/16ème de finale d’Europa League, Gourvennec a rejoint les Marine et Blanc, où il a su obtenir la confiance du club et de ses dirigeants grâce à son travail et sa vision. Une vision qui s’est concrétisée par un mercato d’été 2017 très actif et notamment un bel investissement consenti pour faire venir Nicolas de Préville fin août, en provenance de Lille, car JG croyait et croit encore en lui, cela par rapport au jeu qu’il veut développer à Bordeaux.
« L’équipe évolue comme je le souhaitais en début de saison. L’objectif c’était d’avoir plus de qualité, de maturité, de capacité technique pour tenir le ballon, tout en ayant encore ces facultés de vitesse qu’on a, nous, devant. Aujourd’hui, si vous n’avez pas d’attaquants rapides, c’est difficile de performer. Il faut un bon mélange, afin qu’on soit capable de prendre le jeu à notre compte et aussi d’avoir des transitions très courtes et des attaques rapides. Si on a recruté Nicolas de Préville fin août, c’est car je voulais un joueur de son profil, pas quelqu’un de plus athlétique, de moins mobile même si peut-être plus présent devant. Après, ce sont des choix. Et vous impactez le jeu de votre équipe comme ça, par le recrutement. Et par le discours aussi. Mais ce sont vos recrues qui permettent de jouer le jeu que vous voulez. Là, ça prend forme, mais je dois aussi adapter mes idées et accepter que les joueurs ne puissent pas réaliser tout ce que j’ai en tête. Même au Real Madrid, je crois que Zinédine Zidane, qui a été l’un des plus grands joueurs, sait très bien que tous ses joueurs – même si certains oui (sourire) – ne sont pas capables de faire ce que lui faisait : des choses extraordinaires. Mais il s’adapte donc à ses joueurs et les manage très bien. »