D. Tholot : « La notion de ‘jouer à la maison’ est de moins en moins présente dans la tête des joueurs »
S’il est plutôt un soutien de Jocelyn Gourvennec, Didier Tholot, invité sur la radio RIG, dans l’émission ‘Girondins Analyse’ (podcast ICI), expliquait quand même que, dans le difficile management d’un groupe pro, l’entraîneur était forcément fragilisé par de mauvais résultats… Mais devait insuffler à ses joueurs un esprit conquérant, et ce surtout lors des matches à domicile.
« Le sentiment d’être à l’aise, de dominer, surtout à domicile, ce sont les résultats qui font que… Forcément. Mais aussi l’effectif et les joueurs que vous avez. Aujourd’hui, un championnat réussi, c’est surtout à la maison que ça se passe. Si vous faites à chaque fois, ou presque, vos résultats à la maison, il ‘suffit’ – mais ce n’est jamais facile – d’en faire un peu à l’extérieur, et vote championnat est réussi. Psychologiquement, il faut réussir à donner le sentiment à vos joueurs que c’est leur jardin, leur maison. Et ensuite… Vous l’ouvrez à tout le monde votre maison, vous ? Et bien voilà, quand on joue chez soi c’est fermé ! (rire)
Cette notion devient, je trouve, de moins en moins présente dans la tête des joueurs. Cette importance de jouer à la maison, devant son public, de faire des résultats devant ses supporters, ça se perd. Maintenant, les joueurs, ils viennent tellement de différents endroits, n’ont pas de club de cœur, que c’est délicat de leur faire comprendre ça ; mais il le faut. C’est quand même dommage que ce ne soit plus naturel et qu’on doive utiliser des leviers pour y arriver ; en se servant de la pression des supporters ou d’autres choses. Car ça devrait déjà être enregistré. Mais désormais, je ne suis pas sûr que l’histoire du club intéresse vraiment les joueurs… Donc le message prioritaire il est surtout de vouloir faire une bonne saison, donc ça passe par des résultats à domicile ; et s’il y en a il y aura plus de public, donc une atmosphère plus propice aux résultats. C’est un cercle vertueux.
Après, quand il y a du monde, on parle de pression. Cela m’a toujours fait sourire… La pression ? Mais quel bonheur de jouer devant 30 – 40 000 personnes ! Si vous voulez jouer devant 10 000 personnes, il ne faut pas viser le haut niveau… Ce n’est pas une mauvaise pression, les joueurs devraient tout faire pour jouer à guichets fermés à chaque match. Jouer pour soi, c’est aussi jouer pour tous, et pour vivre ça. »