Florian Brunet s’en prend à la direction, que les UB ne sentent « pas forte », et à Younousse Sankharé
Continuant ses explications, dans une colère froide et contenue, Florian Brunet (un des leaders des Ultramarines Bordeaux 87) raconte toutes ses inquiétudes à France 3 Aquitaine, à propos de la crise aux Girondins.
« On est très inquiets de la façon dont sont gérés les Girondins de Bordeaux. On a participé à une réunion au Haillan, ce samedi, et on a été très surpris d’en voir le résumé le lendemain. Les explications du résumé de cette réunion ne viennent pas de nous, et c’est plutôt très bien résumé dans la presse ; et c’est assez surprenant. Mais on ne sent pas une direction forte. D’ailleurs, depuis une semaine, j’entends très peu Monsieur Martin. Avec tout le respect qu’on a pour lui ; qui est quelqu’un avec qui on a de très bons rapports, avec qui on échange régulièrement ; on est dans notre rôle, on n’est pas là pour faire du sentimentalisme ou bien de l’amitié. On est là pour défendre le club, son histoire. Et on ne sent pas, depuis quelques mois, une direction forte et ferme.
L’épisode Carrasso est encore présent dans toutes les têtes. Pour nous, c’est un peu le point de départ d’un certain nombre d’erreurs. Sur ce choix-là, de Carrasso, par exemple, la direction du club a été totalement solidaire, de Gourvennec à Ramé en passant par Martin ; mais ce choix n’est absolument pas validé pour l’instant, avec tout le respect qu’on a pour Benoît Costil qui est quelqu’un de très correct. Cédric n’était pas un extraordinaire leader de vestiaire, sans doute, mais il en faisait quand même partie, et c’était en tout cas un aboyeur sur le terrain, quelqu’un qui nous rapportait des points et qui psychologiquement nous faisait beaucoup de bien. Pour l’instant ce choix sportif très tranché n’est absolument pas validé, comme plein d’autres choix : le choix de la charnière centrale, le recrutement de Nicolas De Préville… Que des choix sportifs extrêmement tranchés qui ne sont, pour l’instant, absolument pas validés, et Gourvennec a validé tous ces choix. Donc aujourd’hui, il doit rendre des comptes, et pour nous il y a une urgence à créer un choc psychologique. Mais ce n’est pas la tête de Gourvennec qui nous tient tant à cœur que ça. Et on avait des relations assez cordiales avec lui, il n’y avait pas de problème de fond. D’ailleurs, disait qu’on le soutenait, on n’a jamais critiqué ses choix.
Pour Carrasso, on a fait contre mauvaise fortune bon cœur, on a accueilli Costil de la meilleure des manières. Toutes les autres décisions sportives très tranchées, on a été solidaires. On a quand même été très patients : onze matches, huit défaites… On a soutenu l’équipe depuis le début de saison et on l’a encore fait à Toulouse. Mais il faut créer un choc psychologique et rabattre les cartes. C’est ça l’intérêt de changer l’entraineur : les personnes qui étaient à une place de titulaire ne seront plus dans cette place de titulaire et devront se remettre en cause, et ceux qui ont été mis de coté vont voir leurs chances renaitre. C’est tout l’intérêt d’un changement de coach.
Alors tout le monde dit que l’équipe soutient le coach ; mais bon, on a rarement vu une équipe lâcher publiquement l’entraîneur… D’autant plus que tous ceux qui vont s’exprimer sont là grâce à Gourvennec. Mais mardi, à Toulouse (défaite 0-2, 1/8ème de finale de Coupe de la Ligue), on n’a vraiment pas été frappé par la vision d’une équipe voulant se battre pour son coach. Et quand on entend les réactions d’après match, on a de quoi avoir peur… Ils se satisfont du match, mais on n’a pas dû voir le même. Ou alors on n’a pas les même motivations… Et quand un garçon comme Sankharé vient, en plus, nous expliquer notre rôle de supporters, en disant des choses fausses… On n’a aucune leçon à recevoir de lui, chacun son job – à la différence que nous sommes bénévoles et que le salaire moyen d’un joueur du FCGB est de 80 000 euros par mois… – ; et le sien est de jouer au foot, pas de parler. Et pour l’instant on ne le voit pas jouer au foot. »