P. Barthélemy (avocat) : « Quand il y aura une meilleure connaissance et un meilleur dialogue… »
France Info (radio et site) s’est à son tour penché sur le sujet des interdictions de stade et de déplacements, avec le cas concret des supporters bordelais – Ultramarines Bordeaux 87 en tête -, qui sont particulièrement touchés par la répression et ont choisi la désobéissance civile, à leurs risques et périls.
Avocat spécialisé, collaborant notamment avec l’Association Nationale des Supporters, Maître Pierre Barthélemy répond ainsi aux questions de France Info sur cet enjeu important :
« Les mesures d’interdiction de déplacement de supporteurs ne sont pas des mesures de sanction, mais des mesures que l’on appelle de « police administrative », c’est-à-dire de prévention. (…) Chaque préfet prend la décision au niveau local. Les arrêtés ministériels sont vraiment très, très rares (…) et, il y a malheureusement un effet d’entraînement. C’est devenu à la mode de prendre des arrêtés. Certains préfets qui ne sont pas spécialistes de ces questions de « supportérisme » suivent un peu cette mode, par solution de facilité. Ça leur enlève une part de travail. On voit que même le risque d’incident entre supporteurs n’est plus du tout présent dans certains arrêtés. (…) Il y a toujours autant d’arrêtés, mais on est passé sur des arrêtés d’encadrement plutôt que des arrêtés d’interdiction.
On peut être plutôt optimiste, parce qu’on a créé beaucoup d’outils de dialogue depuis un an et demi. Il y a notamment le « référent supporteur », qui va même être obligatoire dans chaque club. Il s’agit d’un lien entre les supporteurs et le club. Ce référent supporteur va aussi avoir pour vocation d’être un lien avec les pouvoirs publics. Et je pense que, quand il y aura une meilleure connaissance et un meilleur dialogue entre clubs, supporteurs et pouvoirs publics, il y aura une plus grande facilité à organiser ces déplacements dans des conditions de sécurité et de sérénité plus générales. »