Christophe Dugarry : « Rolland (Courbis) voulait que j’aille à la Juve mais ils ont pris Thierry Henry »
Entraîneur de nombreux clubs en France, Rolland Courbis a coaché Bordeaux et Marseille, dans les années 90. Et il a eu Christophe Dugarry sous ses ordres dans les deux clubs. Aux Girondins, il a conseillé le jeune joueur qu’était Dugarry tandis que sur la Canebière – où le duo Courbis – Dugarry avait terminé 2ème de D1 en 99, derrière… Bordeaux – il a dû gérer un attaquant plus confirmé.
Aujourd’hui collègues dans les médias, en tant que consultants, les deux hommes ont beaucoup d’anecdotes à raconter l’un sur l’autre, dont celle sur le non-transfert de Dugarry à la Juventus de Turin, quand il jouait à l’Olympique de Marseille. Sur SFR Sport, dans ‘Le Vestiaire’, c’est cette histoire qui a été remise au goût du jour…
DUGARRY : « J’avais d’excellents rapports avec Rolland, car à Bordeaux ça s’était bien passé, mais à Marseille on s’est très gravement engueulé – pour la première fois -, car il voulait que j’aille à la Juve. Mais je n’y vais pas et ils prennent Thierry Henry. Pour moi, ça se passait très bien à Marseille, j’étais enfin posé, après mon échec au Milan AC, donc je voulais rester. C’est arrivé après la Coupe du Monde 98, en fin d’année, et pendant le mercato d’hiver… Sauf que moi je suis heureux à Marseille, enfin stable, j’ai eu mon fils, on a une bonne équipe ; donc voilà : je ne veux pas aller à la Juve. En plus, même si la Juve fait des pieds et des mains, moi j’ai Zizou au téléphone qui me dit que ça sent le pâté avec Marcello Lippi, qu’ils font une année pourrie, que l’entraîneur va se faire virer… Donc je dis : ‘C’est bon, je veux pas y aller’. Mais Rolland le veut, et il me dit que mon remplaçant est là. C’était Bruno Rodriguez, l’attaquant corse de Lens (à cette époque il jouait à Metz, NDLR), mais il n’est pas venu puisque je ne suis pas parti. Et quand j’ai dit non à Rolland, car je ne partais pas, on s’est engueulés, gravement, pendant l’entraînement. Il m’a dit que l’avion allait décoller et que j’étais obligé d’y aller. Sauf que j’avais dit non, donc je me suis enfermé dans ma chambre et voilà. Je ne suis pas parti, j’ai fini la saison, on a fait une super année en terminant 2ème du championnat et en faisant finale de Coupe UEFA. En tout cas, cette fois-là, avec Rolland… Quand il te dit quelque chose, avec son accent, et tout le bordel… C’est quelque chose. »
COURBIS (hilare) : « Pourquoi je rigole ? Je sais pas… Mais moi, si je suis joueur à l’Olympique de Marseille et que la Juve veut me prendre, je ne refuse pas (rire)… Donc quand je suis venu lui dire ça, je pensais bêtement lui annoncer une bonne nouvelle. Je ne pensais jamais qu’un gars – aussi intéressant soit-il… – pourrait refuser. Le montant du transfert, je ne m’en rappelle plus, mais Robert Louis-Dreyfus me l’avait communiqué, et ça nous permettait de racheter 2 ou 3 joueurs. Alors quand Robert m’a dit d’aller voir Christophe je pensais lui amener une bonne nouvelle. Mais j’ai eu l’impression de lui dire que c’était le Hellas Vérone ou je ne sais pas quoi, Benevento là… Mais non, c’était la Juve qu’il a refusée. »