G. Favard tente de comprendre le prix de vente du FCGB et critique le mercato d’M6, fait à… Neuilly
Dans ‘L’Équipe Mercato’, sur La Chaîne L’Équipe, le caractériel consultant Gilles Favard, ancien conseiller des Girondins de Bordeaux dans les années 1980, a affiché un certain scepticisme par rapport à la vente du FCGB et à la suite des opérations, jusqu’à ce que le fonds d’investissement GACP devienne pour de bon le futur actionnaire du club aquitain.
« Alors, je ne sais pas si c’est vraiment 100 millions d’euros, mais nos journalistes sont en général bien renseignés… De Tavernost avait annoncé 70 millions, mais 70M€ c’est pour acheter le club, son histoire, le domaine du Haillan – un endroit magnifique -, et l’effectif actuel. Je rappelle que le stade n’appartient pas aux Girondins. Maintenant, je pense que les 30 millions dont on parle en plus c’est car M6 a toujours dû avancer beaucoup d’argent et a beaucoup mis en compte-courant pour les déficits structurels et des achats de joueurs. Quand Bordeaux avait besoin d’acheter certains joueurs, ou bien de payer des choses à certains échéances, ils faisaient des avances de fonds, et comptablement ça restait dans les comptes.
Alors, est-ce que la vente de Malcom et les autres à venir ne sont pas liées à ça ? Pour qu’M6 récupère leurs fonds propres, leurs avances, en plus de la vente, ce qui se chiffrerait donc à 100M€ ; au total… Moins je l’interprète comme ça en tout cas. Mais je pense que la vente factuelle est à 70M€, contractuellement, et qu’après ce sont des accords. Par contre, dans l’entretien de Nicolas de Tavernost, ce qui m’a interpellé c’est qu’il a dit que c’est eux, M6, qui faisait le mercato cet été. En concertation avec les Américains : ok… Mais bon, il est gentil De Tavernost ; sauf qu’il faut dire les choses : le mercato il se fait depuis son bureau, avec son fils, à Neuilly, à 200 mètres de chez moi ! Rien ne se fait au Haillan. Donc Nicolas de Tavernost est bien au courant de ce qui se passe, de l’argent qui rentre et qui sort, donc c’est quand même eux qui décident.
(…) Vous savez, je ne parle jamais des Girondins de Bordeaux en règle générale ; alors qu’on fait des émissions depuis pas mal d’années… Mais ça reste mon club de cœur, celui qui me tient à cœur, contrairement à ce que pensent les gens ; qui ne savent pas vraiment… Mais moi, le premier résultat que je regarde, c’est toujours celui des Girondins de Bordeaux. Sur tout ce qu’a fait M6 à Bordeaux, il faut les remercier et les féliciter. Mais ce club a eu des soucis il y a quelques années – et je suis bien placé pour en parler – donc il a essayé de se restructurer et il est devenu pérenne. Si ça s’essouffle à l’heure actuelle, c’est car on est dans une nouvelle ère, où il faut avancer différemment et sortir des sommes d’argent bien plus importantes qu’il y a 10-15 ou 19 ans. Donc je comprends la réflexion d’M6, mais quand Nicolas de Tavernost dit que c’est à cause des Qataris je ne le suis plus.
Ce ne sont pas eux qui, en arrivant, ont décidé que les droits télés en Angleterre allaient atteindre ces sommes-là ; par exemple… En France, les clubs ont plein de vecteurs pour avancer, donc aux dirigeants de nos clubs – et même aux politiques – de se battre pour qu’on soit à armes égales avec le reste de l’Europe ! En fait, vu tout ce contexte-là, je comprends De Tavernost, qui voit qu’on ne peut plus lutter. Alors je lui dis quand même merci – même si je ne le connais pas -, car il a fait des choses remarquables, en tenant ce club pendant des années, avec le président Jean-Louis Triaud. On ne peut pas leur en vouloir. »