Romain Molina : « L’agent de Gus Poyet, c’est plus ou moins lui le directeur sportif aujourd’hui »
Journaliste indépendant et auteur de plusieurs livres sur le football, mais surtout sur la culture sportive et à travers le sport, Romain Molina analyse à sa manière – et avec ses informations – l’envers du décor. Sur sa chaîne Youtube, hier, il a posté une vidéo qui s’intitule : « Les quinze derniers jours du mercato estival : entre opportunités et panic buy« .
Au cœur de son développement sur le sujet (la vidéo dure 14.30, et on vous conseille de la voir en entier), il parle, notamment, des Girondins de Bordeaux :
« Déjà, le fait que le mercato anglais ferme bien avant les autres, ça a faussé beaucoup de choses et retardé le mercato de beaucoup. Mais c’est aussi une excuse un peu facile, car beaucoup de clubs ne travaillent pas assez bien en amont et n’anticipent pas assez. Moi, je ne suis personne, je ne travaille pour aucun club, mais je ne cesse de m’étonner de voir à quel point, chaque été, certains clubs – en France, comme ailleurs – font les mêmes erreurs, même si elles se disent : ‘On va arrêter les panic buys, d’être pris en otage les derniers jours’. Sauf que ça continue ! (…) Mais des clubs travaillent aussi très bien, et, pour eux, quand le boulot est déjà fait dès le printemps ; conjointement entre l’entraîneur, puis le président, le directeur sportif, le directeur de la cellule de recrutement, les recruteurs, le directeur financier, les agents de confiance etc ; les 15 derniers jours c’est juste un mercato d’opportunités ; et pas un travail de fainéants, par du réseautage avec des ‘agents de club’.
(…) En France, j’ai quand même l’impression que les cellules de recrutement servent à faire joli sur le papier. Celle de Bordeaux, par exemple… Ulrich Ramé – je n’ai rien contre lui -, il ne connait que le marché français, pratiquement. Aussi – et c’est assez marrant -, l’agent de l’entraîneur uruguayen, Gus Poyet ; un mexicain je crois ; est plus ou moins le directeur sportif aujourd’hui, et il faut passer par lui. (…) Et, pour revenir à l’exemple de Bordeaux, ok l’agent de Poyet il passe quasiment sur tout ce qui se fait. Mais est-ce pire que ce qui se faisait avant ? Non, je suis désolé. Bordeaux n’a pas spécialement brillé, ces dernières années, par son recrutement inventif… Donc à partir de là, sans dire qu’il faut aller chercher des mecs perdus, les clubs doivent avoir une cohérence, une ligne sportive claire et définie, afin de ne pas être pris de vitesse lors des derniers jours du mercato, jusqu’au dernier jour où les directeurs sportifs, présidents, comptables, avocats, agents etc ne dorment quasiment plus. Et parfois même les joueurs… »