Le rachat des Girondins, les dessous d’une opération complexe
Sud Ouest a levé le voile sur montage financier qui va permettre à GACP de prendre le contrôle des Girondins de Bordeaux dans les prochaines semaines. Il s’agit d’un montage relativement complexe impliquant ainsi plusieurs sociétés basées au Luxembourg et en France, ce qui alerte certains élus municipaux dont Matthieu Rouveyre.
Pour mener à bien l’opération du rachat du club au scapulaire, GACP et King Street ont co-fondé une première holding basée au Luxembourg, « FC Bordeaux Holdings LTD ». GACP injecte 24 millions d’euros et King Street 50, soit un total de 74 millions d’euros.
Ces fonds vont ensuite être transférés vers une autre société, « La Dynamie », basée en France. C’est via cette société que le rachat se fera et que les fonds affectés à cette opération seront versés à M6 (75 millions d’euros pour le rachat à proprement parler, 10 millions d’euros de frais financiers et 5 millions d’euros à Fortress).
Outre King Street et GACP, un troisième partenaire est également impliqué dans l’opération : Fortress Investment Group. Ce fond gérait, en juin 2016, près de 70 milliards de dollars d’actifs dans le monde. C’est auprès de ce fond que GACP et King Street vont trouver les financements nécessaires à leur business-plan. Un prêt de 40 millions d’euros va être accordé par Fortress à GACP, tout comme un crédit de 55 millions d’euros. Concrètement, les Girondins vont s’endetter de près de 95 millions d’euros afin d’assurer les ambitions de General American Capital Partners, le tout à des taux d’intérêt relativement élevés (de 8% à 15%) comparé au contexte mondial.
Un montage complexe, donc, et des imbrications et implications financières qui ne sont pas vraiment de nature à calmer les craintes d’une partie des supporters des Girondins, Ultramarines en tête.