Matthieu Rouveyre « Ce report est à la fois une bonne nouvelle et une mauvaise »
Sur les réseaux sociaux, l’élu local bordelais d’opposition (socialiste) au maire Alain Juppé (Les Républicains), Matthieu Rouveyre, a affirmé sa satisfaction d’avoir vu Juppé changer d’avis au dernier moment et décider de prendre plus de temps pour que les élus métropolitains soient plus informés quant au projet de reprise des fonds d’investissement américains pour le FC Girondins de Bordeaux. De ce fait, le vote final pour valider cette cession d’M6 à General American Capital Partners et ses associés est reporté au 12 octobre, après une audition de Joseph DaGrosa le 11.
« C’est quand même un sacré rebondissement. Dans l’ordre du jour du Conseil de Métropole de demain, on trouve le fameux projet de délibération concernant la garantie de paiement des loyers du Grand Stade qu’attend la puissance publique du repreneur américain du Football Club des Girondins de Bordeaux. Depuis près de deux semaines, j’ai tenté d’expliquer qu’il manquait des informations aux élus pour se prononcer. J’ai réclamé notamment, à l’occasion d’une émission de télé TV7/Sud Ouest lundi, que Monsieur DaGrosa, de GACP, le repreneur, puisse être entendu par les élus. Alain Juppé a balayé mes doutes en expliquant à plusieurs reprises que cette cession était « une chance » pour le FCGB. On assiste aujourd’hui à un retournement de situation.
Ce report est à la fois une bonne nouvelle et une mauvaise. Bonne parce que les élus vont pouvoir obtenir les informations et donc notamment les réponses aux questions importantes : qui va payer le loyer si le club ne peut plus y faire face ? La Dynamie SA qui rachète le club est aujourd’hui une coquille vide (1 euro de capital social) et même lorsqu’elle aura le FCGB dans son actif, sa garantie n’a pas beaucoup de valeur. Et c’est d’ailleurs pourquoi il y a une deuxième garantie, apportée elle par GACP. Mais quelle est la surface financière de cette dernière ? Que se passe-t-il si elle ne peut pas payer le loyer sachant qu’elle emprunte déjà pour s’offrir le club ? Mauvaise parce qu’Alain Juppé s’est beaucoup avancé dans ce dossier en déclarant que tous les voyants étaient au vert. S’il fait maintenant machine arrière, c’est qu’il est pris d’un doute. Alors est-ce qu’en organisant l’audition du repreneur par les élus métropolitains, il ne cherche tout simplement pas à partager plus fortement encore qu’un simple vote en Conseil de métropole la lourde responsabilité d’une décision à venir ?
Il y a des moyens juridiques pour contourner l’approbation des élus (par exemple avec le maintien de la garantie de M6 et l’assurance pour la chaîne d’en obtenir une du repreneur ou bien de ses associés, peut-être moins exigeante que celle réclamée par la puissance publique) et la vente pourrait se faire que les élus disent oui ou non. Mais cette vente à marche forcée, dans ce contexte là, n’est pas des plus rassurante pour l’avenir du club. En tout cas, quand c’est flou, il y a un loup. »