Éric Bedouet : « Jocelyn ? Il n’y a pas de vérité, le métier est complexe »
Au fil de son (long) point-presse d’hier, le préparateur physique des Girondins, Éric Bedouet, coach en titre du FCGB (pour des histoires de diplômes que n’a pas Ricardo Gomes, le vrai coach), a répondu à une question sur le retour à Bordeaux, en tant qu’adversaire, de Jocelyn Gourvennec. Entraîneur de Guingamp, à nouveau, JG n’avait pas réussi aux Girondins, malgré une première saison intéressante, plus que gâchée par une série noire qui lui avait logiquement fait perdre sa place.
Mais Bedouet, loyal, ne veut pas polémiquer :
« Pourquoi ça n’a pas marché pour Jocelyn à Bordeaux ? Malheureusement, c’est ce qui se passe avec beaucoup d’entraîneurs, au bout d’un certain temps, qui ont des hauts et des bas. Moi, depuis que je suis au club, j’ai souvent vu ça, malheureusement. Mais c’est le métier qui veut ça. Pour ceux qui le vivent et le subissent, ce n’est pas facile. Et pour ceux dans l’entourage, non plus. Rien n’est drôle dans ces moments-là. Mais on a aussi vécu de belles choses, ils ne faut pas retenir que les mauvaises, les fins un peu tristes. On a bien travaillé je pense, avec un staff où on s’entendait très bien, de très bonnes relations, de très bonnes connexions… Malheureusement, le métier est difficile.
Le style de jeu de Jocelyn ? C’est à lui d’y répondre, il faudrait le lui demander. Mais moi je pense qu’il voulait avoir une équipe qui joue. Après, de toute façon, tous les entraîneurs veulent ça, à la base. Mais il faut s’adapter, car on n’a pas tous le temps les joueurs pour ça. De même, certains coaches mettent l’accent sur le physique, mais on n’a pas tous une équipe physique, avec de grands gabarits. Donc il faut trouver un style à l’équipe, qui lui convienne le mieux, sur lequel on va ensuite s’appuyer. Mais ça, ce n’est pas facile du tout. Après, si ça c’est déréglé, c’est car le métier veut parfois ça. Des fois, ça peut basculer du bon ou du mauvais côté, comme ça peut stagner. Il n’y a pas de vérité, c’est un métier complexe. Il faudra lui demander son avis sur tout ça, mais quand il y a des séries – et même comme celle qu’on traverse en ce moment – ce n’est jamais simple.
Les matches s’enchaînent, parfois avec des grosses affiches de suite, à l’extérieur, et si vous enchaînez les défaites, même s’il peut y avoir des points positifs dans le jeu, c’est 3-4 défaites quand même… Et on ne remarque que ça. Le rebond est dur. Et pour rebondir, chaque chose en son temps, on ne peut pas tout de suite aller dans l’euphorie, le jeu pétillant. C’est comme pour un joueur revenant de blessure. Rien n’est simple, il y a des repères à retrouver, ça prend du temps, c’est normal. Alors on essaye de faire au mieux. Mais moi, je n’ai pas de conseils à donner, à personne, car ces situations ne sont pas faciles, elles engendrent beaucoup de stress. Donc on tente de se calmer, et puis de s’appuyer sur les choses positives. Mais des fois, on n’en trouve pas beaucoup…. »