F. Longuépée : « Être le plus indépendant possible du résultat sportif »
Au cœur de son grand entretien, pour France 3, le président des Girondins de Bordeaux, Frédéric Longuépée, a reparlé d’un sujet qui le passionne vraiment : comment rendre un club moins dépendant des résultats sportifs dans son modèle économique. Il se confie ainsi, longuement, sur la question de l’animation du stade ‘Matmut Atlantique’ / René Gallice, et de son appropriation par le public.
« Je pense que les deux (sportif et événementiel) sont liés, mais que dans toute chose il faut rester très mesuré. Je suis assez convaincu qu’il est important de procurer une expérience positive, qui passe évidemment par le terrain. Mais la force des grandes équipes, c’est de réussir à être le plus indépendant possible du résultat sportif, qui est par définition aléatoire. Notre cœur de métier, c’est évidemment le football, et je crois important de rappeler que nous ferons tout pour constituer une équipe capable de rivaliser avec les ténors du championnat. Et nous investissons beaucoup de temps et d’énergie sur ce sujet-là. En revanche, il est tout aussi important de créer les conditions du succès pour que, quand on vient au stade, on puisse vivre l’expérience qui soit la plus positive possible. Car on vient au stade comme on pourrait aller au théâtre ou au cinéma et il est important que ce moment passé entre amis, en famille, soit une expérience positive.
Alors, on parle beaucoup des animations, et les raccourcis sont souvent faits – car nous avons un actionnaire américain – en disant que l’on va faire un show à l’Américaine. Mais ce n’est pas tant ça… Disons que, de la même manière qu’il est important de recréer les conditions d’appropriation faisant que quand on vient au stade on se sente comme chez soi, il n’est pas question d’importer des solutions qui ne sont pas adaptées à ce que nous sommes. On est en France, à Bordeaux, c’est une chance inouïe, donc il faut réussir à trouver ce qui fera que l’expérience que les gens viendront vivre sera positive. Mais tout ça est, aussi, étroitement lié au sportif.
Le nom du stade ? Non, sincèrement, je ne pense pas que ce soit un frein. On ne décide pas de venir ou de ne pas venir par rapport au nom d’un lieu. Ce qu’on vous proposera, sur le terrain, avec une équipe digne du maillot qu’elle porte, compte. Ce que vous ressentez quand vous arrivez au stade, avec les personnes qui vous accompagnent, tout ce parcours, cette expérience, c’est un moment que vous imaginez sympathique, car vous l’avez déjà vécu. Et ce n’est pas le nom du lieu qui fera votre décision de venir ou pas. Donc je ne crois pas que le nom du stade soit un frein. »