Paulo Sousa : « Si tu es ouvert pour observer, analyser, tu peux assimiler »
Assez hypnotisant en interview, comme ici dans France Football, l’entraîneur des Girondins de Bordeaux, Paulo Sousa, rappelle son approche romantique et toute sa conviction qu’en jouant (bien) au foot on entraîne les gens et suscité l’identification. Il explique aussi d’où lui vient ce recul, cette vision générale très ‘intellectuelle’ du football et de son métier, remontant à son enfance et à sa carrière de joueur.
« Nous sommes différents de Florence, mais comme à la Fiorentina je veux aussi construire une équipe à l’image de la ville. Pour moi, la priorité est de savoir où je mets les pieds, dans quel type de championnat, face à quels adversaires. Puis je cherche à adapter mon concept de football pour interagir avec nos supporters. Quand ils vont au match, j’ai envie qu’ils reconnaissent leurs valeurs. Et pour ça je dois comprendre notre ville, nos fans. Pour ensuite savoir où je peux introduire des choses pour que les fans sentent que les joueurs les représentent.
(…) Tous mes entraîneurs ont eu une influence sur moi. Je suis né dans une ville du nord du Portugal, à l’intérieur des terres. Toutes les grandes villes sont situées sur la côte. La région n’était pas très riche. J’étais un garçon très timide. J’ai développé une grande chose grâce à cela : l’observation. Quand tu observes, tu analyses, tu prends des décisions pour te développer et trouver la voie. C’est là que les gens, l’environnement, les moments de vie t’influencent. Si tu es ouvert pour observer et analyser, tu peux assimiler. Mais le plus important c’est d’être cohérent avec soi-même.
(…) Quand j’ai fini ma carrière de joueur (en 2002), j’ai travaillé avec mon équipe nationale comme dirigeant, dans le management, le coaching. Pendant six ans, je me suis déplacé à tous les séminaires que l’UEFA organisait avec des entraîneurs. Et cela m’a donné l’opportunité de connaître différents pays, afin de comprendre l’approche du football dans ces régions, de voir le développement des entraîneurs, de différents profils de culture. Quand j’étais jeune, à Benfica, la première chose que j’ai comprise c’est qu’il est impératif de bien savoir où tu mets les pieds, l’environnement, la culture, comment communiquer. J’étais un gamin timide, j’ai essayé de franchir le pas. Et ici, à Bordeaux, j’essaie de faire de gros efforts pour parler en français, pour comprendre et intégrer, non seulement la communauté football, mais aussi la société française. »