Rohr : « Avec les supporters niçois, on s’est séparé de dirigeants mafieux »
Moins explicite que Pierre Ducasse dans son soutien aux Ultramarines, eux qui protestent vivement contre ce que devient le FC Girondins de Bordeaux (lire ICI le communiqué pour expliquer notre adhésion au mouvement #KingStreetOut), l’ancienne légende du FCGB, Gernot Rohr, a accordé un bel entretien à ‘Girondins Analyse‘, nos partenaires radio.
Sensible à la lutte des UB 87 pour avoir un club auquel ils puissent s’identifier mais prenant du recul sur les choix de King Street (qui sont encore incertains), Gernot Rohr rappelle aussi ce qu’il a vécu comme entraîneur de Nice (2002-2005), à titre de comparaison :
« Si il serait inquiétant que King Street n’investisse pas ? Oui et non. Ce serait inquiétant si, comme le Paris Saint-Germain, on veut faire une équipe pour gagner la Champions League. Là, on ne va pas y arriver comme ça (rire)… Après, là c’est difficile, dans la mesure où, on voit des clubs comme Lille réussir avec une autre politique. Le LOSC a quand même fait la Champions League avec une équipe basée sur les jeunes, d’abord, puis ils ont vendu Pépé etc. Pendant des années, Auxerre a réussi comme ça, avec une bonne politique de jeunes et de formation de jeunes. Aujourd’hui encore, on peut faire de bons parcours sans trop d’argent, et Nantes ne s’en sort pas trop mal, en ce moment, avec des moyens réduits et un président Kita très critiqué. Comme quoi, derrière le PSG, on peut réussir, même avec des moyens modestes.
Moi, je crois beaucoup plus à l’esprit et j’ai connu une période, à l’OGC Nice, où on avait le plus petit budget de Ligue 1, quand on est monté en 2002, mais où on a été leaders et on a même joué l’Europe. Pourtant, les circonstances étaient assez compliquées, car nous étions montés alors que l’on avait été rétrogradés administrativement en troisième division. On avait des dirigeants mafieux, on s’en est séparés. Avec les supporters, on les a virés, comme ils disent (rire). Les supporters avaient mis des bombes agricoles devant leurs magasins, leurs bars, boutiques… Puis ils sont partis et on est montés, avec le plus petit budget, pour être leaders du championnat et finir européens. Donc on peut, avec des valeurs, de l’esprit… Mais si tu n’as ni esprit ni argent, tu es condamné à la défaite. »
Retranscriptions faites depuis le podcast de l’entretien complet, par nos soins