Florian Brunet : « On vous demande pas de juger, mais de nous rendre fiers »
Lors du rassemblement habituel des supporters avant Bordeaux – Marseille, pour motiver les joueurs à battre le rival majeur ou au moins à rester invincibles contre lui (comme depuis 1977, à domicile, en championnat), Florian Brunet, porte-parole des Ulramarines Bordeaux 87, s’est exprimé devant les footballeurs girondins.
Son discours (vidéo complète ci-dessous) :
« L’année a été compliquée pour nous : on a parfois vidé la tribune, on n’a parfois pas chanté, on a beaucoup revendiqué, mais on ne vous a jamais demandé de prendre parti, on a toujours compris que vous deviez vous concentrer sur le terrain, votre hygiène de vie, vos entraînements. On sait que vous êtes entre le marteau et l’enclume, que ça n’a jamais été simple pour vous de vous situer, mais on ne vous a jamais demandé de le faire. Maintenant, nous, on mène un combat : ne pas se faire voler notre football, le football populaire de notre tribune, avec des gens qui vont au stade à prix raisonnable et pas un sport qui devient un spectacle d’élite. Mais vous savez, on est un peu dans la même galère, car parfois vous êtes considérés comme des marchandises. On est dans le même bateau, on se bat pour pas qu’il dérive, et malheureusement on n’a pas toujours pu être derrière vous cette année car on s’est battus pour notre football.
(…) Mais demain, plus que d’habitude, on a besoin de bonheur, de fierté. Je le dis chaque année, j’espère pouvoir le répéter encore longtemps, mais n’entrez pas dans l’histoire pour des mauvaises raisons. Perpétuez nos traditions. Marseille, c’est l’ennemi. C’est comme ça. On les déteste, nos parents les détestaient, nos grands-parents les détestaient, nos enfants les détesteront. On ne vous demande pas, encore une fois, de juger, mais juste de nous rendre fiers, et croyez bien qu’en ce moment on a besoin d’être fiers de notre club. Marseille, c’est une longue histoire : 42 ans d’invincibilité. Il y en a plein, ici, qui n’ont jamais vu Marseille gagner à Bordeaux. Ils veulent que ça continue. Vous avez le potentiel, vous l’avez montré cette année. On sort d’une mauvaise passe, on va oublier tout ça et on va penser au meilleur. Demain, mettez-vous minables ! Pour nous, pour ce peuple, pour tous ces gens. Ils le méritent. Quand on a été champions, on était 120 000 à se rassembler. Bordeaux est une grande ville de foot, même si vous voyez ce stade dégarni il y a un vrai peuple, un vrai peuple qui mérite que demain vous vous battiez pour lui. Allez, on y croit les gars ! »
Retranscription faite par nos soins